
Nous reprenons notre chantier « Grands maîtres sans (1) » (voir la règle du jeu ci-dessous) avec deux cinéastes français de même génération, mais on ne peut plus différents.
Maurice Pialat est né en 1925 et Louis Malle, en 1932. Cette proximité en âge est à peu près la seule chose qu’ils partagent, y compris dans les origines. En effet, le premier est fils de marchand de bois, de vin et de charbon tandis que le second est issu d’une grande famille d’industriels du sucre.
Ce sont des contemporains de la Nouvelle vague mais aucun des deux n’y sera associé. Pialat parce qu’il devra attendre 1968 pour tourner son premier long-métrage, L’enfance nue, à 43 ans, et Malle parce que dès 1957, avec Ascenseur pour l’échafaud, il faisait déjà cavalier seul.
L’un et l’autre ont connu la controverse. Pialat pour ses coups de gueule publics, à Cannes ou aux César, et Malle parce que son regard dénué de jugement sur l’adultère, l’inceste, la collaboration ou la prostitution enfantine a heurté les conventions de son époque – du moins jusqu’aux années 80.
Tout au long de ses 10 longs-métrages, Pialat a été un adepte farouche de la véracité d’une scène, aussi âpre soit-elle, indépendamment de sa valeur esthétique ou même narrative. Sa rigueur intransigeante ne l’a pas empêché de connaître – malgré une critique souvent divisée – quelques grands succès publics.
Très différents les uns des autres, les 25 films de Louis Malle ont en commun une certaine élégance et une lucidité indéniable dans le regard que portait cet électron libre sur les sujets les plus variés. Encore plus que Pialat, ce cinéaste inclassable a connu d’immenses succès en salle.
Tous deux sont, sans aucun doute, de grands maîtres du cinéma mais n’ont pas encore de films cotés (1) – Chef-d’oeuvre. Dans les prochaines semaines, nous vous présenterons 8 autres « oubliés de la cote (1) », et nous vous ferons part des résultats de nos délibérations plus tard.
La règle du jeu
Parmi les 81 000 longs métrages répertoriés dans la banque de données de Mediafilm, 167 sont cotés (1) - Chef-d'œuvre, 508, cotés (2) - Remarquable et 4411, cotés (3) - Très bon. Mais plusieurs grands maîtres du cinéma n’ont aucun chef-d’oeuvre dans leur filmographie. Dans les prochaines semaines, nous vous présenterons des cinéastes marquants et dont l'oeuvre est complète. Nous vous invitons à nous faire part de vos suggestions de films qui, selon vous, devraient obtenir la cote suprême, parmi ceux des cinéastes choisis ou d’autres maîtres du 7e art. Important : il faut que ces films soient déjà cotés 2 ou 3 et qu’ils aient été réalisés il y a au moins 20 ans, donc en 2003 ou avant.
Décembre signale à Mediafilm qu’il est temps de réévaluer les films cotés (2) d’il y a 20 ans.
Pour souligner la sortie de Maestro, Mediafilm remonte le temps pour faire ressurgir cinq portraits mémorables de chefs d’orchestre.
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