
Une chose est certaine : Terrence Malick est mystérieux. Le cinéaste donne très peu d’entrevues, n’apparaît pas souvent en public. Quant à ses 10 films, ils couvrent une période de 46 ans… Alors, qu’est-ce qui constitue son style inimitable?
1- Il filme la nature de façon poétique
Les films de Malick sont avant tout des expériences lyriques, poétiques. Le cinéaste américain y contemple les arbres, le ciel, les nuages, l’eau, les herbes hautes, le feu. Il écoute comme nul autre les chants d’oiseaux et le bruissement des feuilles.
Quelque chose de très organique se dégage de ses films, qui cherchent sans cesse à capter l’essence de l’expérience humaine à travers les sens.
En 1978, avec ses prises de vue extraordinaires et ses plans flamboyants de champs de blés incandescents, Les Moissons du Ciel (Days of Heaven en VO), son deuxième film après La Balade Sauvage (Badlands), marque ainsi durablement les cinéphiles. Il a d’ailleurs accédé depuis au rang de chef d’oeuvre chez Mediafilm !
En 2005, dans Le Nouveau Monde (The New World), Malick utilise une pellicule 65 mm, qui lui permet de saisir les moindres détails des environnements qu’il filme.
2- Il est obsédé par le sens de la vie
«Pourquoi sommes-nous ici?», «Que faire de nos vies?», «Quelle est notre place dans le vaste univers?» Autant de questions qui obsèdent Malick. Ses films s’intéressent au sacré, à la spiritualité, à la foi, au mysticisme, au bien et au mal, et bien sûr, à la philosophie qu’il a longuement étudiée, ayant consacré sa thèse de doctorat au philosophe allemand Heidegger.
Les exemples les plus forts sont sans conteste La Mince Ligne rouge (The Thin Red Line) et L’Arbre de la vie (Tree of life), dans lesquels les voix off sont gorgées de considérations existentielles. Son film-essai A Voyage of Time a pour sa part l’ambition de retracer l'histoire de la création de l'univers et des grandes étapes de la vie sur Terre, à travers une célébration de la nature.
On retrouve également cette quête de sens dans Une Vie cachée (A Hidden Life), en salles aujourd’hui, avec ce paysan autrichien, marié et père de trois fillettes, qui refuse, par conviction morale, de prêter allégeance à Adolf Hitler.
3- Son style visuel est inimitable
Impossible de ne pas reconnaître son style de mise en scène: ton grandiloquent, prises de vue en contre-plongées et grand-angle, caméra en suspension, montage impressionniste, le tout sur fond de musique classique.
Il est clair que la collaboration de Malick avec le directeur photo mexicain Emmanuel Lubezki, débutée en 2005, a constitué le point charnière de sa carrière. Depuis, il a opéré un virage «expérimental» et n’hésite pas à opter pour des narrations éclatées, qui bousculent le cinéma traditionnel.
À la Merveille (To the Wonder), Le Cavalier de coupe (Knight of Cups) et Song to song, ses films les plus décriés par la critique (le troisième écope d’une cote (6) sur Mediafilm!), privilégient ainsi l’expérience sensorielle, laissant de côté tout schéma narratif conventionnel.
Enfin, notons que ses films sont aussi connus pour être très longs : 180 minutes pour Une Vie cachée, 171 minutes pour La Mince Ligne rouge, et beaucoup d’autres dépassant les deux heures!
(Texte : Céline Gobert)
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