É.-U. 2017. Drame sentimental de Terrence Malick avec Rooney Mara, Ryan Gosling, Michael Fassbender. Une guitariste d'Austin, qui a cédé aux avances de son producteur par opportunisme, tombe amoureuse du séduisant auteur-compositeur que celui-ci vient de prendre sous son aile. Méditation romantico-philosophique creuse et répétitive. Traitement complaisant et prétentieux. Style léché, mais tenant de la formule. Interprètes de talent égarés. (sortie en salle: 7 avril 2017)
Une guitariste d'Austin, qui a cédé aux avances de son producteur par opportunisme, tombe amoureuse du séduisant auteur-compositeur que celui-ci vient de prendre sous son aile. Méditation romantico-philosophique creuse et répétitive. Traitement complaisant et prétentieux. Style léché, mais tenant de la formule. Interprètes de talent égarés. (sortie en salle: 7 avril 2017)
Terrence Malick poursuit son lent et triste déclin artistique avec cette méditation romantico-philosophique complaisante et creuse. Autrefois transcendant (DAYS OF HEAVEN, THE THIN RED LINE, THE TREE OF LIFE), son cinéma a viré à la formule (TO THE WONDER, KNIGHT OF CUPS). Caméra en suspension, grand-angle, voix intérieures de personnages éthérés, montage impressionniste et achronologique sur fond de musique classique, tout ce qui faisait l'originalité de sa signature stylistique semble avoir été catalogué puis réemployé à l'envi. Son recours à l'improvisation n'est guère plus heureux. En fait foi la virée des protagonistes au Mexique, une séquence d'une effarante vacuité et d'un ridicule consommé. Quant à l'incursion dans l'univers du rock, seul élément inédit dans ce produit recyclé, elle ne génère que des clichés. Malgré leur indéniable talent, Michael Fassbender, Rooney Mara et Ryan Gosling semblent complètement perdus dans cet univers désincarné et superficiel. Mais pas autant que Natalie Portman et Cate Blanchett, dont les personnages, mal intégrés au récit, ont l'air de provenir des chutes de KNIGHT OF CUPS.
Texte : Louis-Paul Rioux
Peter Debruge - Variety
For anyone who has been following Malick’s career (and this film could prove tortuous for those who don’t fall into that camp), it’s a by-now-familiar shtick: We never once hear this stunningly beautiful couple discuss something of substance or common interest — not even music — but know by their awkwardly pantomimed grins that they are at the heights of happiness.
Manohla Dargis - New York Times
Mr. Malick, one of cinema’s philosopher kings, embraces fluidity as a visual principle and his films are filled with life’s ebb and flow
Jean-Marie Lanlo - Cinéfilic
(...) malgré ces sources d'agacement (et 30 minutes de trop), nous ne pouvons nier le talent encore perceptible de Malick, surtout lorsqu’il se décide à laisser vivre ses personnages et demande aux acteurs de les incarner comme si leurs vies en dépendait.
Marc-André Lussier - La Presse
Le scénario doit bien faire deux pages. Le film entier - qui fait plus de deux heures - n'est, en fait, qu'une enfilade de séquences où les personnages semblent faire couler le temps, sans n'avoir jamais l'occasion d'emprunter un semblant de dimension.
André Lavoie - Le Devoir
Pendant l’une des nombreuses scènes de ménage métaphysiques, Faye se fait cette réflexion : "Sometimes the truth is not the right thing to say." En ce qui concerne l’épuisement artistique de Terrence Malick, cette vérité devrait lui être chuchotée à l’oreille. Ou en voix hors champ.