Certaines bandes originales de films pourraient ravir vos oreilles durant cette période de confinement. Morceaux choisis…
1- The Neon Demon de Nicolas Winding Refn
À Los Angeles, le succès instantané d'une mannequin de 16 ans provoque la jalousie morbide de ses consoeurs, qui ont déjà quelques années au compteur.
Les notes hypnotisantes de Cliff Martinez meublent la partition glaçante de ce drame d’horreur ultra stylisé se déroulant dans un Los Angeles impitoyable et superficiel. Son style est hautement reconnaissable : du rythme, des sons électros, et un climat électrisant à couper au scalpel.
Avant de signer la musique des films de Winding Refn, de Drive à Only God Forgives, le compositeur américain a débuté chez Steven Soderbergh, un autre cinéaste amateur d’ambiances froides et sévères.
Le morceau à écouter : Demon Dance
2- Mulholland Drive de David Lynch
À Hollywood, les destins d'une jeune femme amnésique, d'une starlette et d'un cinéaste aux prises avec la mafia se croisent de façon mystérieuse.
Sans la musique fascinante d’Angelo Badalamenti. collaborateur de longue date de David Lynch, le récit énigmatique de Mulholland Drive ne serait pas aussi troublant, entêtant, inoubliable. Le musicien né à Brooklyn fait d’ailleurs une courte et drôlissime apparition dans le film!
Son style, langoureux et sombre, reconnaissable entre mille, a contribué à bâtir de solides trames sonores d’Holy Smoke de Jane Campion à Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet.
Le morceau à écouter : Love Theme
3- Sicario de Denis Villeneuve
Une agente du FBI joint une unité secrète qui traque un baron de la drogue mexicain dans une dangereuse ville frontalière.
Dire que la musique profonde et tragique de Jóhann Jóhannsson, originaire de la capitale islandaise Reykjavik, installe solidement l’ambiance anxiogène de ce thriller efficace est un euphémisme.
Mélancolique et intense, sa création sonore est de toute beauté et contribue à magnifier tous les projets auxquels il a participé : Mandy de Panos Cosmatos, Mother! de Darren Aronofsky, L’arrivée de Denis Villeneuve. Malheureusement, sa carrière se brise net avec son décès soudain survenu en 2018 à Berlin, d’une apparente surdose de drogues.
Le morceau à écouter : Melancholia
4- The Virgin Suicides de Sofia Coppola
Dans une banlieue cossue, des adolescents sont fascinés par leurs voisines, des beautés blondes surprotégées par leurs parents.
La bande originale composée par Air, un groupe français originaire de Versailles, rappellera bien des souvenirs à certains cinéphiles qui nous lisent…Leur style est pop, aérien, léger comme une bulle, parfois même psychédélique...Bref, suffisamment planant pour vous détendre durant la période stressante que nous vivons.
Quant au duo électro, il collaborera à nouveau deux fois avec la cinéaste. Pour Lost in Translation et Marie-Antoinette.
Le morceau à écouter : Highschool lover
5- The Hours de Stephen Daldry
La romancière Virginia Woolf en 1923, une mère de famille en 1951 et une éditrice en 2002 vivent une journée éprouvante qui les amène à réaliser leur mal-être.
On ne présente plus le formidable Philip Glass, considéré par beaucoup comme l’un des meilleurs compositeurs de musique classique du 20e siècle. Son style, minimaliste et jouant de répétitions et de pulsations régulières, réserve des plages d’émotion intenses. C’est le cas de la bande originale de ce film bouleversant.
Mais Glass a collaboré avec de nombreux grands cinéastes, de Martin Scorsese à Woody Allen en passant par Paul Schrader. Fait inattendu : l’une de ses compositions est utilisé dans le film d’horreur Candyman!
Le morceau à écouter : The Hours
Le 31 août prochain marquera le 40e anniversaire de la sortie en salle au Québec de La femme de l’hôtel, premier long métrage de Léa Pool. Ce film sublime d’inspiration durassienne se fait l’écho du tout dernier film de la cinéaste d’origine suisse: Hôtel silence, qui prend l’affiche cette semaine au Québec.
S'inspirant de Belle de jour et des comédies de Billy Wilder et Blake Edwards, Caroline Vignal raconte dans Iris et les hommes les échappées belles d'une femme moderne. Rencontre.
Du 27 mars au 21 avril, la Cinémathèque québécoise sort de son cadre, normalement assez solennel, avec un cycle de projections dédié à un des créateurs de cinéma les plus drôles et les plus sous-estimés du XXe siècle: Mel Brooks.
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