L’actrice pressentie dans le peloton de tête pour l’oscar de la meilleure actrice livre une autre performance remarquable dans Zone of Interest, de Jonathan Glazer, en salle le 19 janvier.
Pour mieux comprendre la fascination qu’exerce sur les spectateurs de cinéma l’actrice allemande Sandra Hüller, née dans un village de la RDA en 1978, il faut se reporter à cet instant de grâce.
Nous sommes à Cannes, en mai 2016. Dans le Palais du festival, la projection de Toni Erdmann, de l’Allemande Maren Ade, bat son plein. Soudain, cette scène: Hüller, qui campe une femme de carrière un peu éteignoir, est mise au défi par son père farceur de chanter, devant des inconnus, la chanson The Greatest Love of All de Whitney Houston. D’abord à contrecoeur, on la voit peu à peu se laisser prendre au jeu. Au refrain, le point de bascule est franchi. La scène devient aussitôt bouleversante, drôle et émouvante. Tellement que la salle entière se met à applaudir. Nous sommes encore à 30 minutes du générique de fin, mais la conquête de Sandra Hüller est acquise dès cet instant.
Toni Erdmann a été injustement boudé par le jury présidé cette année-là par George Miller. La vengeance étant comme on le sait un plat qui se mange froid, sept ans plus tard, Hüller figure au générique des deux films trônant au sommet du palmarès cannois de 2023: Anatomie d’une chute, de Justine Triet, qui a décroché la Palme d’or très méritée, et Zone of Interest, de Jonathan Glazer, qui a obtenu le Grand Prix du Jury.
En entrevue au Hollywood Reporter, la réalisatrice d’Anatomie d’une chute Justine Triet qualifiait Sandra Hüller ainsi: «Insaisissable et multiforme, elle est capable d'évoquer à la fois une formidable empathie et de se montrer incroyablement froide». La filmographie de Sandra Hüller lui donne raison. Et des neuf longs métrages analysés par Mediafilm, cinq ont obtenu la cote (3), et deux la cote (2). Les voici tous réunis ci-dessous.
Au côté d’Emily Blunt dans The Fall Guy, à l’affiche ce vendredi 3 mai, Ryan Gosling s’offre un rôle taillé sur mesure, celui d’une doublure de film d’action. Regard dans le rétro sur la filmo d’un gars polyvalent et désinvolte.
Dans Kanaval, en salle cette semaine, le Québécois Henri Pardo raconte à hauteur d’enfant le choc migratoire d’un gamin haïtien fuyant avec sa mère la dictature des Duvalier. Panorama d’un pays qu’on voit peu au cinéma.
Laurent Cantet nous a quittés le 25 avril. Le cinéaste français venait de célébrer ses 63 ans. Bref retour sur une carrière marquée par l’empathie et les préoccupations sociales.
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