Go to main content
iamge nouvelles
2024-02-22 Alexandre Duguay

Écho à Delta : Patrick Boivin, vers l’infini et plus loin encore

Patrick Boivin donne au jeune Isak Guinard Butt son premier rôle au cinéma dans Écho à Delta, en salle dès le 1er mars.

Fasciné par la possibilité que d’autres formes de vie puissent exister dans l’univers, Étienne (Isak Guinard Butt), un garçon de 10 ans, est convaincu que son petit frère disparu mystérieusement, a été enlevé par des extraterrestres.

C’est le point de départ de ce drame pour la famille qui sera présenté en ouverture du Festival international du film pour enfants de Montréal (FIFEM). Épousant certains codes du cinéma de genre, le film a déjà conquis le jury du Festival Schlingel en Allemagne, où il a remporté le Prix de la critique. Mediafilm a rencontré son réalisateur, Patrick Boivin.

Croyez-vous aux extraterrestres?

Non (rire). En fait, oui, mais pas en visite chez nous… Ce qui est drôle, c'est qu’adolescent, j'ai commencé à faire de la bande dessinée. Puis une des choses qui a été ma première source d'inspiration, ça a été l'ufologue Richard Glenn avec tout son délire. À l’époque, avec des amis, on allait voir ses conférences riches de fantaisies, puis on dessinait le monde. On trippait! (rire)

Ceux qui sont familiers avec votre travail depuis le collectif Phylactère Cola jusqu’à vos courts métrages en stop motion, connaissent votre passion pour les trucs bricolés. Était-ce important que ce soit intégré dans le film?

Pour ce film, oui. On avait besoin de cette magie-là pour sentir un peu le délire dans lequel part le jeune Étienne. Je ne pense pas qu'on aurait pu raconter cette histoire-là sans ce bagage qui me permet de le faire. Autrement, nous n’aurions pas eu les moyens, parce que ces effets coûtent cher.

Sans carburer à la nostalgie des années 80, Écho à Delta se situe quelque part entre le cinéma de Steven Spielberg (E.T.), Joe Dante (Explorers) et les Contes pour tous…

Explorers, totalement! (rire) C’est le meilleur exemple, quand les kids commencent à construire leur navette. J’avais ce film en tête pendant le projet. Et oui, les Contes pour tous nous ont influencés… Opération beurre de pinottes, puis La guerre des tuques dans une certaine mesure; c’était un des rares films québécois où des jeunes parlent comme des jeunes. Cet aspect était important pour moi.

Il y a aussi la musique, qui n’est pas sans rappeler le thérémine de la série Star Trek, ou encore les Ondes Martenot employées par Jerry Goldsmith dans Ghostbusters.

Tout à fait! Alexis Le May et Michèle Motard, qui signent la musique, sont des amis. Je connais bien leur travail. Michèle essaie plein d’instruments. Elle a commencé à jouer de l’égoïne il y a quelques années. Mon grand-père en jouait aussi. Donc, oui, il y a cette sonorité qui donne un aspect “science-fiction”, mais à la base, ce sont principalement des circonstances qui ont mené vers ces sonorités.

Au-delà des références à la science-fiction, le film aborde, avant tout, le sujet délicat de la disparition d’un être cher en s’adressant à un jeune public.

Je suis père de deux enfants. Ça fait des années que je vois ce qui les intéresse. Comme parent, quand je les accompagne au cinéma, je n’ai pas envie de m’emmerder. Donc, le parti pris que nous avions, c'était d'aller vers un film qui allait plaire aux enfants et aux adultes, mais pour des raisons différentes.

Le récit mise sur le ressenti et l’intériorité des personnages. Il y a cette volonté de ne rien souligner au marqueur. Pourquoi?

Parce que c'est le genre de cinéma qui me plaît. J’ai eu la chance de travailler avec un scénariste et des producteurs qui étaient game d’aller au bout du pari voulant que les enfants soient capables de comprendre le sous-texte, les non-dits. Ils n’ont pas besoin d’avoir tout cuit dans le bec. Ils sont brillants. Je pense qu’ils aiment découvrir, et préfèrent se faire demander  « 2+2 » que de se fait dire « 4 ».

Il y a deux scènes en particulier, où des adultes sont en conflit, mais ces événements se manifestent en sourdine...

C'est ce que je crois que les jeunes vivent. C'est le souvenir que j'en ai… Je n'ai pas de souvenir de disputes entre mes parents. Mais j'ai des souvenirs de conflits entre adultes où c'était juste du bruit et de l'agression, mais les mots, tu ne les comprends pas. C’est le point de vue du jeune dans le film.

Était-ce la première fois que vous aviez à diriger de jeunes comédiens?

Non. J’en ai fait beaucoup. Entre autres avec mes enfants. J'étais donc en confiance, même si je me suis énormément préparé. Malgré un tournage dans des circonstances difficiles [pandémie, manque de personnel], nous avons quand même pu faire des ateliers de jeu avec eux. Isak [Guinard Butt] avait tout ce qu'il fallait, sauf l'expérience. Nous avons travaillé fort avec lui et je suis vraiment content du résultat. Il n'a jamais lâché et nous a donné que de grosses performances.

Chez les adultes, on retrouve l’acteur Martin Dubreuil, avec qui vous aviez collaboré sur votre précédent long métrage, Bunker. Il ne serait pas difficile de croire que son personnage dans Écho à Delta a été écrit sur mesure.

Oui, ça fait longtemps que c'est lui. J’ai fait quelques projets avec lui, il est comme un incontournable pour moi. Le personnage de l’homme de la cour à scrap est arrivé plus tard dans l’écriture, mais c’était clair que ça allait être Martin Dubreuil.

Photos : Filmoption International

  • Portraits

    Hugh Jackman en 7 métamorphoses

    Dans Deadpool & Wolverine, en salle le 26 juillet, Hugh Jackman interprète pour la dixième fois son personnage iconique de mutant aux griffes d’acier issu de l’écurie Marvel. Portrait de l’acteur en sept autres incarnations.

    Publié le 25 juillet 2024

    Portraits

    Hugh Jackman en 7 métamorphoses

    Dans Deadpool & Wolverine, en salle le 26 juillet, Hugh Jackman interprète pour la dixième fois son personnage iconique de mutant aux griffes d’acier issu de l’écurie Marvel. Portrait de l’acteur en sept autres incarnations.


    Publié le 25 juillet 2024
  • Entrevue

    Chroniques d’un cinéaste en herbe : 7 questions à Ricardo Trogi

    Dans 1995, Ricardo Trogi se penche, avec son inimitable auto-dérision, sur sa participation à l’édition 1994-95 de la Course destination monde. Entretien avec un réalisateur dont la carrière à été propulsée par cette aventure.

    Publié le 25 juillet 2024

    Entrevue

    Chroniques d’un cinéaste en herbe : 7 questions à Ricardo Trogi

    Dans 1995, Ricardo Trogi se penche, avec son inimitable auto-dérision, sur sa participation à l’édition 1994-95 de la Course destination monde. Entretien avec un réalisateur dont la carrière à été propulsée par cette aventure.


    Publié le 25 juillet 2024
  • Festivals

    Mostra de Venise : 7 films en compétition qu’on a hâte de voir

    La programmation de la 81e édition de la Mostra de Venise a été dévoilée mardi le 23 juillet. Panorama de la compétition en sept films qui suscitent l’enthousiasme.

    Publié le 24 juillet 2024

    Festivals

    Mostra de Venise : 7 films en compétition qu’on a hâte de voir

    La programmation de la 81e édition de la Mostra de Venise a été dévoilée mardi le 23 juillet. Panorama de la compétition en sept films qui suscitent l’enthousiasme.


    Publié le 24 juillet 2024

CONTACTEZ-NOUS

1340, boulevard St-Joseph Est, Montréal
Québec (Canada) H2J 1M3

©2024 MEDIAFILM Tous droits réservés.