
Le titre du premier film du cinéaste français Quentin Dupieux était pour le moins éloquent: Nonfilm. Réalisé en 2001, ce moyen métrage, d’une cinquantaine de minutes, donnait le ton à une filmographie placée sous le signe de l’absurde.
Depuis, Dupieux en a carrément fait sa marque de fabrique : dans ses films, ni l’action, ni l’intrigue, ni les personnages, ne font vraiment de sens. Pourquoi? Tout simplement parce qu’il adore placer ses protagonistes dans des situations inénarrables et les regarder essayer de s’en dépêtrer!
Voici 3 choses qui prouvent que vous êtes en territoire «dupieuesque»….!
1- Un humour absurde et autoréférentiel
Dans Au poste! (2018), les personnages n’arrêtent pas de déclamer «C’est pour ça» à toutes les sauces. On y mange des huîtres avec la coquille. Dans Le Daim (2019), c’est plutôt «Style de malade!» et on y tue des gens car ils portent un certain genre de blouson… Absurde, on vous dit!
En plus de plonger son monde en plein non-sens, Dupieux n’hésite pas à glisser par-ci par-là des autoréférences. Ainsi, dans Wrong Cops (2013), le film Rubber (récit d’un pneu tueur en série sorti en 2010…) passe à la télé et l’un des personnages assure : «c’est génial!»
2- Un mélange des genres absolument dingue
Wrong Cops, justement, parlons-en. On ne sait jamais vraiment à quel genre le film appartient réellement : comédie un peu cynique? Parodie de série Z?
L’idée chez Dupieux est de toujours déjouer les attentes, la logique narrative. Non seulement pour permettre au spectateur d’interpréter le film comme il le souhaite, mais aussi de l'inviter à ne pas trop intellectualiser ce qu’il voit, de manière à demeurer dans cette sphère du rire et de l’enfance.
Chez Dupieux, tout est fou, tout se mue en cauchemar… Le bizarre et parfois le mauvais goût inflitrent tous les recoins de son cinéma, et ce, jusqu’à la mise en scène. Wrong Cops en est encore un bon exemple, avec ses lourds effets de zooms, ses angles inhabituels ou son image un peu floue… Quant à Wrong (2012), Dupieux a confié à Libération l’avoir écrit sans règle, «comme de l’écriture automatique».
3- Des fétiches bizarres, des acteurs populaires détournés
Un pneu tueur, un blouson en daim, la recherche du cri parfait dans Réalité (2014): les obsessions du cinéaste sont toujours un peu bizarres, décalées… Cela sied plutôt bien aux glissements vers la folie ou la confusion qui s’opèrent dans ses films.
Un Alain Chabat torturé questionne la réalité, devient un peu fou. Un Jean Dujardin se laisse aller à un délire assassin. Éric et Ramzy font de la chirurgie esthétique dans Steak (2007)…
Dupieux aime détourner des figures populaires, associées au genre comique, pour mieux les dynamiter, et jouer aussi avec les codes des comédies françaises, de Bertrand Blier à Jean-Paul Belmondo, en passant par le surréalisme à la Buñuel…
Alors, êtes-vous prêts à plonger dans un nouveau délire?
Texte: Céline Gobert
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