
Dans Ma belle-mère est une sorcière, nouveau Conte pour tous à l’affiche le 10 octobre, Marilyn Castonguay prête ses traits au rôle-titre, celui d’une femme étrange et excentrique, soupçonnée d’avoir envoûté le père d’une adolescente dont les parents sont séparés.
Solange Tremblay dans L’affaire Dumont de Podz (2013)
Ça a été mon école cinématographique. J’ai aussi vu que j’avais les reins solides pour jouer quelqu’un qui me regardait la personnifier. J’ai pris ma place facilement. Et d’avoir commencé avec un réalisateur comme Podz m’a donné une exigence dans le travail. C’est un super début qui a mis la barre haute et qui a tracé ma ligne.
Nathalie dans L’ange gardien de Jean-Sébastien Lord (2014)
Jean-Sébastien sait ce qu’il veut. Il nous pousse très respectueusement dans l’émotion. Les défis étaient plutôt extérieurs. On tournait de nuit, en plein mois de février. Je devais jouer quelqu’un qui ne ressent rien physiquement et qui se promène avec le manteau ouvert. Là, j’ai mesuré les exigences physiques qu’un rôle pouvait avoir.
J’ai passé quatre auditions pour faire Miraculum. Là encore, j’interprétais une personne que les gens pouvaient reconnaître et juger. Je voulais effectuer de la recherche. Un matin, des témoins de Jéhovah ont frappé à ma porte. Ils tenaient des portes-ouvertes. Je suis allée à l’église, j’ai observé, j’ai lu la bible. Ce fut un travail d’immersion, mais aussi d’empathie. J’ai compris l’esprit de communauté et l’envie d’y adhérer. [...] Le personnage était plus effacé, tout en douceur. Et j’ai beaucoup appris avec Xavier [Dolan].
Sarah dans Matthias & Maxime de Xavier Dolan (2019)
C’est un personnage qui est un peu à l’extérieur de la gang. Il fallait que je trouve ma place parmi eux, également en tant qu’actrice. Je me suis beaucoup servie de moi-même pour exister, jouer et me connecter. J’ai eu à faire confiance à ce que je vivais. On prend aussi goût à cette façon de tourner avec des standards internationaux. Toutes les expertises sont valorisées. Tout le monde peaufine son art. J’ai vu la rigueur de Xavier et son apport créatif. Ça a été une expérience hors du commun.
Julie dans Frontières de Guy Édoin (2023)
Guy valorise le travail sur la ferme. C’est aussi son style d’aller chercher le “raw” de la vie. L’expérience fut très immersive. On était logés sur la ferme de Guy, on s’extirpait de nos vies pour aller créer notre bulle. On était à l’écoute des éléments de la nature. Tout le monde faisait un effort pour qu’on capte “le” moment. Et toute sa famille était impliquée. J’ai adoré ça. Guy a un grand respect du jeu d’actrice.
La mère dans La petite et le vieux de Patrice Sauvé (2024)
C’est un personnage sobre, pris dans un quotidien très routinier. Ça a été un travail d’humilité. Il n’y avait pas de grands éclats. [En tant qu’acteurs], on veut souvent prendre notre place, amener quelque chose d’extraordinaire à notre personnage, et qu’il soit marquant peu importe. Là, il fallait accepter la simplicité que demandait ce personnage.
Jeanne dans Ma belle-mère est une sorcière de Joëlle Desjardins-Paquette (2025)
Je me suis nourrie de plusieurs films de sorcières, comme Practical Magic, où elles restent assez simples. J’ai lu énormément sur le sujet aussi. [...] J’avais un gros look. Et souvent, on a tendance à vouloir jouer le costume. Mais la réalisatrice et les auteurs voulaient qu’on reste dans la vérité. Je souhaitais qu’elle soit quand même un peu coquine, qu’elle ait quelque chose de spécial dans sa manière de se tenir, de manipuler les objets, de regarder les enfants. Et puisque j’avais joué dans Mlle Bottine juste avant, je ne voulais pas qu’on fasse d’associations entre les deux personnages.
Crédit photo : Gaëlle Leroyer