Entrevue avec Régis Roinsard, réalisateur d’En attendant Bojangles

31 août 2022
entrevue

Adapté d’un best-seller d’Olivier Boudreault, En attendant Bojangles sort en salle ce vendredi. Nous avons posé quelques questions au réalisateur et coscénariste, Régis Roinsard.

Quand vous avez rencontré l’auteur, vous lui avez dit que vous alliez trahir son livre. Que vouliez-vous dire?

Tout simplement qu’il fallait que j’aie l’impression que c’est moi qui avais écrit le texte et que j’avais toute liberté pour l’adapter – liberté qu’Olivier m’a très gentiment accordée! Le livre est un flashback raconté par l’enfant, alors que la trame du film est linéaire et donne plutôt le point de vue du père. Ce qui vit dans l’imagination d’un lecteur peut, à l’écran, devenir plus affecté ou faux. J’avais besoin de plus d’incarnation et moins de l’aspect conte.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette histoire?

Le fait qu’elle raconte une folle histoire d’amour – ou une histoire d’amour fou – , ce qui n’est pas très fréquent dans le cinéma français. Le livre m’a bouleversé et perturbé. Je voulais en rendre l’émotion et aussi tester le niveau de tolérance du spectateur face à ces personnages et ces situations extrêmes.

Comment s’est passé le casting?

J’ai choisi un couple de cinéma plutôt qu’un acteur, une actrice à la fois. J’ai envoyé le scénario à Romain Duris et à Virginie Efira, chacun sachant que l’autre le lisait. Heureusement, ils ont accepté tous les deux! J’avais déjà travaillé avec Romain et je savais qu’il pouvait jouer la folie, la fragilité et la force du personnage. Celui de Virginie a de multiples facettes et elle peut les incarner toutes à la perfection. Elle est à la fois Mylène Demongeot et Monica Vitti!

Qu’est-ce qui unit vos trois longs-métrages?

J’aime tordre le cou aux genres. J’ai fait une comédie romantique [Populaire], un thriller [Les traducteurs] et ce film-ci, qui est une comédie mélodramatique. On m'a déjà dit que mes films traitaient d’émancipation et d’enfermement. En fait, s’il y a un thème qui me touche, c’est celui de la liberté. Mais je n’ai pas de trajectoire préétablie, dans le fond comme dans la forme. Je suis spectateur avant d’être réalisateur : j’aime donc être surpris et me surprendre moi-même.

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