Kim Thuy : Ru et les chemins de l’adaptation

22 novembre 2023
entrevue

Comment composez-vous avec le regard des autres sur votre roman?

Les lecteurs qui me parlent de mon livre, parlent d’un autre livre. De celui qu’ils ont lu avec leur regard. Et c’est tellement enrichissant! Ça lui donne une troisième dimension. Moi, je l’ai écrit en deux dimensions et chaque fois que je rencontre un lecteur, c’est comme si soudainement mes personnages sortaient du livre et commençaient à bouger.

Qu’est-ce que le film et le livre ont en commun, selon vous?

Les émotions! Le film procure les mêmes émotions que le livre, mais à partir de deux véhicules différents. J’espère que le public va le ressentir de la même manière que moi. Le film est parfait en ce sens-là et il est parfait aussi parce qu’il est complet. En sortant du visionnement du film, je me suis posé la question: “Qu’est-ce qui n’a pas été transposé?”. Et je n’étais pas capable de dire [quoi]. J’étais comblée.

Quel conseil donneriez-vous à un cinéaste désireux d’adapter un roman?

De le lire puis de l’oublier. C’est d’ailleurs ce que j’ai suggéré à Charles-Olivier Michaud. Je lui ai suggéré de faire le film avec seulement la mémoire de ses sentiments, de ses sensations, de ses émotions. Ce qui m’intéressait, c’était de voir le film de Charles-Olivier, ce n’était pas de voir mon film. Mon film, je l’ai déjà vu, je n’ai pas besoin de le revoir!

Regardez l’entrevue de Kim Thuy réalisée par Mediafilm à l’intention des élèves du secondaire qui participent aux projections de Ru dans le cadre de CinÉcole.

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