
In Cold Light, le sixième long métrage de Maxime Giroux, est présenté ce soir, en première mondiale au Festival du film de Tribeca.
Quel film ou quelle personnalité vous a amené à faire du cinéma ?
André Forcier a réalisé Le vent du Wyoming. Quand je l’ai vu, ça a ouvert des portes pour moi. En parallèle, il y avait Emir Kusturica, qui était très populaire à l’époque. Il a réalisé Arizona Dream, qui, aussi, a ouvert mes horizons. Si je me souviens bien, dans les deux films, il y a des personnages qui lévitent ou volent. Je ne sais pas s’il y a un lien, mais il y a quelque chose en moi qui voulait voler. Ça me rappelait les rêves de mon enfance.
De quel.le cinéaste admirez-vous la démarche ?
Pour différentes raisons, j’admire Stéphane Lafleur. Il a une voix propre à lui. Ce qu’il fait est unique, poétique et sincère. D’un autre côté, il y a Denis Villeneuve. J’admire son authenticité et sa générosité, en tant qu’artiste, mais aussi en tant qu’humain. À l’étranger, j’aime beaucoup Jonathan Glazer depuis Sexy Beast, son premier film. À une autre époque, ça aurait été Bruno Dumont. J’ai l’impression que plus je vieillis, plus c’est difficile d’avoir un cinéaste préféré, parce que ce n’est plus ce qui est important. On n’a pas d’admiration pour un cinéma en particulier, mais pour un film ou une portion de film.
Dans quel film le jeu d’acteurs vous a le plus impressionné ?
Je n’aime pas nécessairement quand le jeu est exagéré. Pour moi, un excellent jeu d’acteur, c’est quand je ne me rends pas compte que le comédien joue. J’aime beaucoup le jeu d’acteurs dans les films de Noah Baumbach. On dirait, en général, que c’est très naturel. Mais c’est aussi l’écriture qui donne cette impression. Dans Anatomie d’une chute, le jeu d’acteurs est aussi extraordinaire. Sandra Hüller était aussi géniale dans Zone of Interest et Toni Erdmann.
Quel serait votre plaisir coupable ?
Regarder Flashdance. Quand j’étais jeune, je l’ai beaucoup regardé et j’étais en amour avec Jennifer Beals et le personnage qu’elle interprétait : une danseuse, soudeuse, une femme forte. D’ailleurs, supposément que le scénario était écrit pour se passer à Montréal. Ce qui fait sens pour moi par rapport à la représentation féminine et du fait que c’est campé dans un milieu très col bleu, mais artistique.
Si vous aviez le pouvoir de convoquer quelqu’un, mort ou vivant, pour faire un film, de qui s’agirait-il ?
Si je pouvais me transporter dans une ère pour faire un film, j’aurais aimé être à New York dans les années 1980-1990, à l’époque de Larry Clark et Harmory Korine, dans un milieu de skateboard, d’art, alors que la ville était en pleine effervescence.
Quel film vous a le mieux aidé à préparer In Cold Light ?
En vieillissant, je n’ai pas de référence précise pour mes films. Même si on en a besoin pour les demandes de subvention, il y a quelque chose d’organique qui se passe [en tournage]. Finalement, le film ne ressemble pas nécessairement aux références dont on avait parlé. Pour In Cold Light, ça pourrait ressembler à des films des années 1970, comme ceux de Cassavetes ou encore, parfois, à ceux des frères Benny et Joshua Safdie, mais le résultat final n’est pas du tout le même.
Quelle cote Mediafilm aimeriez-vous voir être bonifiée ?
Requiem pour un beau sans-coeur. C’est un (2) - Remarquable. Le film a marqué une époque. Robert Morin est un de ceux qui a le plus marqué le cinéma québécois, mais qui a été un peu oublié, parce que, malheureusement, il n’est pas allé à Cannes, ni à Hollywood. C’est un précurseur. S’il avait été originaire d’un autre pays, sa carrière aurait été marquante pour le cinéma mondial.