
Pour souligner la sortie en salle de Mon crime de François Ozon (à gauche sur la photo), nous avons rencontré le cinéaste, qui a réalisé 22 films en 25 ans.
Non. Je ne suis pas dans l’idée de faire un chef-d’oeuvre tous les cinq ans. J’aime faire des films donc j’ai envie d’en faire régulièrement; des fois, on rate, des fois, on réussit. Ce qui est important, c’est l’œuvre au final. On verra à la fin ce que ça donne. Mais je n’ai aucun plan de carrière. Je suis mon instinct. Je ne sais pas, aujourd’hui, ce que sera mon prochain film. J’aime raconter des histoires. Et une fois que les films sont faits, ils ne m’appartiennent plus, ils vivent leur vie.
C’est la même personne qui les fait! Il y a forcément des thèmes qui reviennent mais je n’ai pas très envie de réfléchir à ça... Mon crime se rapproche de 8 Femmes et Potiche, qui sont aussi des comédies adaptées de pièces de théâtre, et qui parlent de la condition féminine. Le premier, dans les années 50, sur le renoncement du patriarcat, et le second, dans les années 70, sur l’avènement du matriarcat. Mon crime porte sur la sororité entre deux jeunes filles qui s’entraident pour s’en sortir, dans le monde très patriarcal des années 30. Des années où, malgré des crises économiques, il y avait une insouciance, une frivolité, une amoralité qui ont donné cette ambiance dans laquelle baigne le film.
Ce qui m’intéressait, c’était de voir de quelle façon cette histoire résonne aujourd’hui, notamment avec le mouvement #MeToo. Dans les années 30, les abus de pouvoirs masculins étaient beaucoup plus violents puisque les femmes françaises n’avaient, par exemple, pas le droit de vote, ne pouvaient pas avoir de compte en banque et devaient avoir une dot pour se marier. En plaçant mes deux héroïnes dans une époque révolue, je pouvais avoir la distance pour en parler avec humour. Si je l’avais situé aujourd’hui, ça aurait peut-être été un drame dans l’esprit de Grâce à Dieu.
Photo : © Carole Bethuel
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