Fr. 2023. Comédie dramatique de François Ozon avec Nadia Tereszkiewicz, Rebecca Marder, Fabrice Luchini. Dans les années 1930, une jeune actrice peinant à percer devient célèbre après s’être faussement accusée du meurtre d’un producteur aux mains baladeuses. Charmant divertissement adapté d’une pièce de 1934. Mise en scène contrôlée. Regard distancié. Reconstitution d’époque impeccable. Manque de fantaisie. Jeu délibérément théâtral. (sortie en salle: 7 avril 2023)
Dans les années 1930, une jeune actrice peinant à percer devient célèbre après s’être faussement accusée du meurtre d’un producteur aux mains baladeuses. Charmant divertissement adapté d’une pièce de 1934. Mise en scène contrôlée. Regard distancié. Reconstitution d’époque impeccable. Manque de fantaisie. Jeu délibérément théâtral. (sortie en salle: 7 avril 2023)
Ozon détourne ici une pièce de 1934 pour parler des femmes et du cinéma, les deux grands thèmes au centre de son oeuvre. On peut y voir aussi une métaphore sur la notion même du jeu d’acteur, où l’émotion doit passer par le mensonge pour atteindre la vérité. La mise en scène est contrôlée de bout en bout, et le regard, finement distancié, comme dans HUIT FEMMES ou PETER VON KANT également des adaptations théâtrales. La reconstitution d’époque est impeccable et les dialogues font mouche, Fabrice Luchini et Dany Boon se délectant dans la meilleure scène du film où le premier fait du Jouvet et le second, du Raimu. Isabelle Huppert est survoltée alors que les jeunes Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder adoptent un style de jeu délibérément théâtral. Il n’y a donc rien à redire sur l’exécution de ce 22e film de François Ozon, mais il y manque le grain de folie et de fantaisie qu’on trouvait, par exemple, dans MA LOUTE de Bruno Dumont, et qui aurait fait de ce charmant divertissement une oeuvre plus marquante.
Texte : Éric Fourlanty