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iamge nouvelles
2023-03-21 Georges Privet

Rencontre avec Louis Garrel

En salle cette semaine, L’innocent de Louis Garrel a récolté 2 César – Scénario et Actrice dans un second rôle – parmi ses 11 nominations. Mediafilm a posé quelques questions au comédien et réalisateur.

Un trentenaire anxieux voit sa mère s’éprendre d’un détenu, et se retrouve plongé malgré lui dans les projets criminels de ce dernier. Sur cette prémisse farfelue mais en partie véridique – la mère du cinéaste a jadis épousé un prisonnier –, Louis Garrel signe une surprenante et virtuose comédie policière, qui respire le plaisir de faire du cinéma.

L’innocent mêle plusieurs genres. Était-ce pour mieux brouiller les pistes?

Comme le film a une base autobiographique, je ne voulais surtout pas en faire une chronique naturaliste. Il me semblait plus intéressant de prendre des éléments très personnels et de les explorer par le biais du cinéma de genre. Ça s’est avéré très libérateur. Je pense que si je ne m’étais pas senti aussi encadré par les règles du polar et de la comédie, je n’aurais pas osé parler de choses aussi intimes et personnelles.

Le scénario et le casting sont à la fois très étonnants et très équilibrés…

Ma grande obsession était de trouver l’équilibre parfait entre les différents genres, mais aussi entre les quatre personnages principaux. Je pense que Roschdy [Zem] était content de jouer un type plus tendre et sentimental que d’habitude. Noémie [Merlant] n’avait jamais joué un personnage aussi délirant, mais je sentais qu’elle en était capable. Et Anouk [Grinberg] m’a dit qu’on ne lui avait jamais donné un personnage aussi solaire. J’étais comblé!

À vos acteurs, on pourrait ajouter la ville de Lyon, qui est presque le cinquième personnage principal du film…

Oui. Paris était trop grand pour cette histoire, et j’aimais bien l’idée de changer de ville. Quand on tourne dans un lieu qu’on ne connaît pas, on se permet de filmer comme on ne le ferait pas chez soi. À Paris, j’aurais été embêté de tourner place Saint-Michel. Là, je pouvais me permettre de filmer en touriste. Et puis, ça personnalisait un peu plus le côté film de genre. Je disais à l’équipe « Là, on fait du Michael Mann, mais de Rhône-Alpes ! »

La bande sonore – qui rassemble plusieurs tubes des années 80 – donne aussi un ton très personnel au film...

Nuit magique de Catherine Lara et Pour le plaisir d’Herbert Léonard sont des chansons que ma mère écoutait souvent, et qui ont bercé mon enfance. Truffaut disait que les gens aiment les chansons populaires, car elles disent simplement des choses qui parlent à tout le monde. Avec L’innocent, j’espère m’ouvrir au grand public. Je voulais faire un film qui offre une variété de genres, mais dans lequel tout le monde peut se reconnaitre.

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