
À l’occasion de la sortie de Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan, le réalisateur et scénariste québécois Ken Scott s’est prêté au jeu de l’entrevue cinéphile.
Auquel de vos films vous associe-t-on le plus ?
Ça dépend. Ici, au Québec, c’est La grande séduction (2003). En Europe, je dirais que c’est Starbuck qui a vraiment marqué. Cela dit, de voir La grande séduction, Maurice Richard (2005) ou Starbuck (2011) passer à la télévision, durant le temps des Fêtes, c’est une de mes plus grandes fiertés.
Un réalisateur qui vous a marqué et inspiré ?
Dans ma jeunesse, il y a eu George Lucas. Quand Star Wars (1977) est sorti, j’avais sept ans, donc vous pouvez imaginer l’impact. On ne voyait pas juste un film, on voyait un univers se déployer. À l’adolescence, il y a eu The Outsiders (1983) de Francis Ford Coppola, un film fabuleux, qui m’a beaucoup marqué. Pour rendre hommage à un réalisateur qui fait de la comédie, je dirais John Hughes (Sixteen Candles, The Breakfast Club, Ferris Bueller's Day Off). J’ai l’impression qu’il nous a tous marqués, mais qu’on le cite rarement.
Si vous deviez choisir entre la scénarisation et la réalisation, laquelle choisiriez-vous ?
En ce moment, j’ai envie de scénariser. Scénariste, réalisateur, c’est le même métier: raconter des histoires. En même temps, ce sont des métiers très différents. Pendant la scénarisation, je suis très solitaire. Pendant la réalisation, c’est complètement l’inverse. Quand je peux passer de l’un à l’autre, je suis très heureux.
Un film que vous auriez aimé écrire et/ou réaliser ?
Il y en a plein. Je dirais Le Bal (1983) d’Ettore Scola. Je trouve ça formidable d’arriver à écrire et réaliser un film merveilleux comme ça, sans dialogues. Il y a quelque chose dans le cinéma de Scola, une espèce de mélancolie et de nostalgie, que j’aime bien.
Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan est inspiré du roman autobiographique de Roland Pérez. Quel film inspiré d’une histoire vraie vous a marqué ?
Le film de Steven Spielberg, Schindler’s List (1993) a été fait avec une sobriété hallucinante. Je suis allé voir le film au cinéma avec ma femme. Quand on est sorti, on a pris le métro et on ne s’est rien dit pendant au moins une demi-heure, tellement on avait été touchés par l’histoire qui était vraie et qui était importante à raconter.
Puisque Star Wars vous a marqué, avez-vous déjà pensé faire de la science-fiction ?
Ce n’est pas ce qui me vient naturellement. Peut-être, éventuellement. Après La Grande séduction (2003), j’ai écrit une comédie noire pour ne pas rester prisonnier d’un genre. Le plus grand danger pour un artiste est de vouloir reproduire toujours le même succès. Je préfère être reconnu comme quelqu’un qui a une signature.
Un livre qui mériterait une adaptation?
À chaque fois que j’entre dans une librairie, je repère le libraire et lui demande quelle œuvre il aimerait voir au cinéma. Je suis tout le temps en train de lire pour adapter. C’est ce que je veux faire. Le roman que je souhaiterais adapter est Hana’s Suitcase, un roman jeunesse. Une très belle histoire vraie.
Un film sur la famille qui vous a marqué ?
Celui qui m’a le plus fait rire, que je trouvais très cool et très bien joué, c’est Little Miss Sunshine (2006). C’est un road movie à la fois drôle, émouvant et irrévérencieux, une vraie exploration des liens familiaux. Vraiment, il possède toutes les qualités que j’aime retrouver dans un film.
Crédit photo : Sébastien Bossi