Le Ciel rouge

L'avis de Mediafilm

Christian Petzold (PHOENIX, TRANSIT) livre ici le deuxième volet de sa trilogie sur les éléments, après l’aquatique ONDINE en 2020. Difficile de ne pas lire dans ce CIEL ROUGE, Ours d’argent à la Berlinale de 2023, une allégorie pessimiste sur la crise climatique et l'indifférence mondiale devant cette menace. Thomas Schubert rend avec brio toutes les nuances de son personnage d'antihéros égocentrique, trop absorbé par l'écriture de son oeuvre pour percevoir la catastrophe écologique qui se joue sous ses yeux. Pour sa part, l'excellente Paula Beer, actrice-fétiche du cinéaste, incarne l’insouciance d’une jeunesse hédoniste et irresponsable. Inspirée des films de vacances dans lesquels Éric Rohmer adossait des personnages mélancoliques à des paysages idylliques de bord de mer, la mise en scène faussement désinvolte de Petzold exprime à merveille l’humour grinçant des situations, tout en forgeant une atmosphère tendue à souhait.

Olivier Du Ruisseau