L'avis de Mediafilm

L'Italien Giorgio Diritti raconte l'histoire méconnue d'un géant autodidacte, dont l'oeuvre naïve et fauviste fait aujourd'hui la fierté des musées d'Europe. À l'instar de son sujet hors normes, le cinéaste renonce aux formules toutes faites. Rien n'est expliqué ni contextualisé, le dialogue étant réduit à son strict minimum. Chaque scène donne l'impression de culbuter arbitrairement vers la suivante, marquant ici un saut dans le temps, là un déplacement dans l'espace, souvent les deux à la fois. Pour l'addition patiente de ces fragments, le cinéaste parvient à restituer l'esprit et le génie d'un des plus étranges spécimens de l'histoire de l'art. Tout le film repose sur la composition physique, énergique, remarquable, d'Elio Germano (LA NOSTRA VITA, MON FRÈRE EST FILS UNIQUE). (Texte rédigé en février 2020, dans le cadre du Festival de Berlin)

Martin Bilodeau