L'avis de Mediafilm

Ébranlée par l'échec des SALAUDS en 2013, Claire Denis revient avec une proposition plus modeste et légère, qui apparaît plutôt inédite dans sa filmographie où prédominent les sujets graves et sombres (BEAU TRAVAIL, 35 RHUMS, WHITE MATERIAL, etc.). Coécrit avec la romancière Christine Angot ("Un amour impossible", "Pourquoi le Brésil?"), UN BEAU SOLEIL INTÉRIEUR se présente comme un badinage plaisant sur les pièges et les limites du langage amoureux. La mise en scène leste, sans apprêts, est entièrement au service de l'irrésistible Juliette Binoche. Gravitent autour d'elle des partenaires de haut vol, en particulier Xavier Beauvois, excellent en salaud manipulateur, et Nicolas Duvauchelle, hilarant dans sa livraison d'une tirade confuse sur l'expression des sentiments. Le film se conclut sur une note franchement étonnante, avec un Gérard Depardieu très sobre dans un rôle des plus inattendus. (Texte rédigé en mai 2017, dans le cadre du festival de Cannes - Sélection officielle - Un certain regard)

Louis-Paul Rioux