Wild

L'avis de Mediafilm

Un an après DALLAS BUYERS CLUB, le Québécois Jean-Marc Vallée poursuit sa lune de miel américaine avec cette adaptation sensible du récit autobiographique de Cheryl Strayed. L'approche du cinéaste et de son scénariste, le romancier Nick Hornby (ABOUT A BOY, HIGH FIDELITY), est résolument anti-spectaculaire, voire anti-cathartique. De fait, l'intérêt du film tient moins aux motifs tragiques, inoculés en flashback de durées variables, qui ont poussé l'héroïne à s'imposer l'épreuve du parcours, qu'aux signes de sa renaissance, mis en évidence dans l'allure du pas et sur le visage sans fard de Reese Witherspoon, investie dans ce projet avant même la parution du livre. Vallée a pris le titre WILD comme une consigne: son style est libre, sa mise en scène, aussi sauvage que la nature. La voix off employée avec parcimonie est relayée par un éventail de chansons indicatrices, ici de l'état d'esprit de l'héroïne, là du point de vue de l'auteur sur elle. Comme quoi, si Vallée ne se réinvente pas, il met en pratique, simplement mais avec brio, ce qu'il sait faire de mieux depuis C.R.A.Z.Y. (Texte rédigé en septembre 2014, durant le Festival international du film de Toronto)

Martin Bilodeau