L'avis de Mediafilm

L'homme-orchestre Paul Gross (MEN WITH BROOMS) signe avec PASSCHENDAELE une épopée édifiante et manichéenne, qui foisonne de clichés et fonctionne davantage selon les règles du mélodrame que de celles du film de guerre, le scénario ne nous conduisant pas au front avant le dernier tiers du film. Tirant ses images d'Épinal d'un Winnipeg rural idéalisé (balades à cheval, cabane en montagne et autres motifs d'un kitsch bavarois), Gross met l'emphase sur deux relations amoureuses en difficulté pour ensuite sceller leur sort sur le champ de bataille flamand, où les soldats canadiens ont forcé l'ennemi à battre en retraite. Résultat: un ATONEMENT canadien bon chic bon genre, truffé d'invraisemblances et plombé par une musique sirupeuse, néanmoins réalisé avec métier dans les conventions du genre. L'interprétation, bien que plutôt vigoureuse, manque d'unité.

Martin Bilodeau