L'avis de Mediafilm

Ce projet a traîné pendant quinze ans dans les cartons du réalisateur Taylor Hackford avant qu'une maison de production accepte enfin de le financer. Le premier montage du film a été terminé à peine un mois avant le décès de Ray Charles, en juin 2004. Visiblement conçu avec une très grande admiration pour l'artiste et son oeuvre, RAY n'en demeure pas moins un portrait qui hésite constamment entre la chronique mélodramatique et l'hommage vibrant au talent créateur du musicien. Le scénario, parfois très anecdotique, ne nous épargne aucun détail sensationnaliste sur la vie de junkie de Charles, ses démêlés avec la justice et ses nombreux ennuis conjugaux et sentimentaux. Certains fans du chanteur regretteront peut-être que les auteurs n'aillent pas plus en profondeur dans les rapports entre l'homme et sa musique. Ce qui n'empêche pas le film de contenir quelques passages où les chansons sont utilisées avec un bel impact dramatique. Les flash-back montrant l'enfance de Charles, notamment ceux où il devient aveugle, s'avèrent particulièrement beaux et touchants. L'ensemble bénéficie d'un travail soigné de reconstitution d'époque, d'une photographie voluptueuse et d'un montage alerte. Quant à Jamie Foxx, il s'avère parfaitement convaincant dans le rôle-titre et ses partenaires se révèlent à la hauteur.

Martin Girard