Fr. 1994. Drame de André Téchiné avec Élodie Bouchez, Gaël Morel, Stéphane Rideau. En 1962, un jeune homme timide se lie d'amitié avec un pied-noir révolté, une jeune communiste et un paysan rustre qui fréquentent le même lycée. Évocation habile de l'éveil sexuel et politique du protagoniste. Mise en scène souple et discrète. Photographie lumineuse. Excellente distribution.
En 1962, un jeune homme timide se lie d'amitié avec un pied-noir révolté, une jeune communiste et un paysan rustre qui fréquentent le même lycée. Évocation habile de l'éveil sexuel et politique du protagoniste. Mise en scène souple et discrète. Photographie lumineuse. Excellente distribution.
Après s'être reproché de négliger la jeunesse avec son film précédent, André Téchiné crée ici un univers quasi exclusivement peuplé d'adolescents, tout en demeurant à cent lieues de l'univers névrotique de Jacques Doillon. Le réalisateur raconte sa propre jeunesse, évoquant habilement le paysage moral et politique qui a façonné sa façon de voir la vie. Il aborde l'éveil sexuel et l'éveil politique comme deux éléments indissociables, chacun marquant l'ouverture sur le monde du personnage de François, l'alter ego du réalisateur. D'abord produit pour la télévision, ce long métrage fait preuve d'une remarquable économie de moyens, évitant le poids d'une reconstitution d'époque en plaçant l'action dans des lieux champêtres. La mise en scène se veut souple et discrète, alors que la photographie lumineuse révèle des visages d'une authenticité déconcertante. L'excellente distribution joue harmonieusement.
Texte : Martin Bilodeau