Un cinéaste de retour en Palestine après une longue absence observe les nouveaux comportements de ses compatriotes. Portrait en mosaïque. Regard personnel et lucide. Construction habile au rythme parfois chaotique.
À mi-chemin entre le documentaire et la fiction, la réalité et son impression sur la conscience, Chronique d'une disparition propose un bilan personnel et lucide, fait de petits accrochages, de conversations muettes, de moments de vie familiale, épiés au gré d'un questionnement portant sur la guerre et la paix, le tout à la lumière d'une Palestine en mutation. Le réalisateur Elia Suleiman fait preuve d'un sens de la construction étonnant, laissant se répondre les segments et les scènes sans qu'il n'y paraisse, intégrant quelques sketches dramatiques à l'intérieur de sa mosaïque parfois burlesque. Quelques problèmes de rythme, dans la seconde partie, brouillent cependant la relation intime que le cinéaste cherche à établir avec les spectateurs.
Texte : Martin Bilodeau