L'avis de Mediafilm

Grâce à son aplomb et son formidable talent, Ben Wishaw (THE PERFUME) réussit à rendre supportable le personnage égocentrique et suffisant au centre de cette adaptation du livre d'Emmanuel Carrère. Certains pans controversés de l'ouvrage sont oblitérés, dont l'amitié de Limonov avec le criminel de guerre serbe Radovan Karadzic. Nonobstant quoi le film brosse du poète un portrait assez fidèle. Cela dit, le récit s'avère épisodique, alors que le volet new-yorkais tourne à vide, avec force clichés. Virevoltante, parfois imaginative, la mise en scène de Kirill Serebrenikov n'égale toutefois pas la grisante liberté formelle de son LETO, sur le rocker russe Viktor Tsoï. Parmi les partenaires de Wishaw, qui jouent comme lui en anglais avec un léger accent russe (la convention n'est pas toujours crédible), se démarque la gracieuse Viktoria Miroshnichenko (BEANPOLE). (Texte rédigé en mai 2024, dans le cadre du Festival de Cannes)

Louis-Paul Rioux