L’AVIS DE MEDIAFILM

Comédie surréaliste sur la culture de l’annulation? Fable cauchemardesque sur la célébrité involontaire? Film d’horreur existentiel sur la perte d’identité? DREAM SCENARIO veut être tout cela à la fois. Et y parvient... presque. Le premier film américain du Norvégien Kristoffer Borgli (SICK OF MYSELF), énième entrée dans le sous-genre croissant des films "à la Charlie Kaufman", s'inspire évidemment d'ADAPTATION et de ETERNAL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MIND. Sans toutefois atteindre l’émotion du premier ou la poésie du second. Coproduit par Ari Aster (BEAU IS AFRAID), le film de Borgli part d’une prémisse particulièrement forte, développée avec humour et originalité, mais s'enfonce au dernier tiers dans un cul-de-sac (qui évoque A NIGHTMARE ON ELM STREET). D’où l’impression que ce film inspiré, souvent original et généralement jouissif, ne tient pas tout à fait ses promesses. Reste une réflexion singulière sur la mort de la vie privée à l’ère de la dématérialisation, portée par la performance agréablement nuancée d’un Nicolas Cage plus retenu que d’ordinaire.

Texte : Georges Privet