L’AVIS DE MEDIAFILM

Des individus issus d'horizons divers, solidarisés par un facteur social commun. Deux figures alphas à couteaux tirés, qui se lancent dans un projet collectif duquel dépend leur dignité. Le cinéma anglais a coulé ce moule au milieu des années 1990 avec BRASSED OFF et THE FULL MONTY. Et l'a exploité jusqu'à plus soif depuis, dans des variations parfois inspirées (KINKY BOOTS), parfois moins (CALENDAR GIRL). MILITARY WIVES appartient à cette dernière catégorie. Le scénario mince tient dans une carte postale, réduit les personnages à un ou deux traits de caractère puis dénoue les impasses en trois coups de cuiller à pot. Or, les spectateurs ont tout à apprendre de ce phénomène anachronique de femmes au foyer qui attendent leurs maris partis à la guerre (au XXIe siècle, vraiment?). Peter Cattaneo (THE FULL MONTY, justement) fait comme si de rien n'était et enchaîne les épisodes avec la compétence minimale requise, à basse énergie. L'épreuve est sans défi pour les actrices de talent. (Texte rédigé en septembre 2019, dans le cadre du Festival international du film de Toronto)

Texte : Martin Bilodeau