L’AVIS DE MEDIAFILM

Sous des dehors de film d'horreur, cet inclassable opus du Suédois Johannes Nyholm (THE GIANT) cache une perturbante méditation sur le deuil. La trame surréaliste emprunte autant à ANTICHRIST qu'à GROUNDHOG DAY et entremêle rêve et réalité en un récit qui lorgne tantôt vers Bunuel, tantôt vers Lynch. Ces nombreuses influences suggèrent à quel point la mise en scène est maniérée, mais pas à quel point elle est maîtrisée. Une impression renforcée par le jeu des interprètes, qui parviennent à être justes, même si le film leur demande souvent de passer du naturalisme au grand-guignol. Glacial autant que glaçant, l'ensemble impressionne, sans convaincre ou séduire tout à fait. Reste cependant la conviction d'être en présence d'une oeuvre qui demeure - malgré ses nombreux emprunts - étrangement unique et mémorable.

Texte : Georges Privet