L’AVIS DE MEDIAFILM

Brady Corbet poursuit sa réflexion sur la perte de l'innocence, amorcée dans son premier long métrage primé à Venise, THE CHILDHOOD OF A LEADER (inédit en salles au Québec). Cette fois, c'est sous la forme d'un conte de fées sardonique critiquant vertement un show-business qui, en ces temps troubles, manufacture des divinités égocentriques imperméables au monde extérieur. Mis en scène avec ferveur et exubérance, l'ensemble peut paraître tapageur, mais il gagne en crédibilité grâce au riche commentaire social et économique lu en voix off par Willem Dafoe. La trame musicale, signée par la pop-star australienne Sia, ne manque pas d'éclat, tout comme les interprétations tout en finesse de Stacy Martin (JOUEURS) et Raffey Cassidy (THE KILLING OF A SACRED DEER), cette dernière jouant la chanteuse à 13 ans, ainsi que la fille de cette dernière au même âge. Mais on n'oubliera pas de sitôt la composition et la présence remarquables de Natalie Portman (BLACK SWAN, JACKIE), dans la peau d'une vedette désabusée et insupportable, plongée beaucoup trop tôt dans un monde froid et calculateur.

Texte : Charles-Henri Ramond