L’AVIS DE MEDIAFILM

Si Catherine Corsini a toujours détaillé le sentiment amoureux par le biais de personnages féminins riches (LA NOUVELLE ÈVE, PARTIR, LA BELLE SAISON), elle se surpasse cette fois avec cette adaptation du roman autobiographique de Catherine Angot. L'exercice lui permet en effet d'enrichir sa réflexion, en évoquant plus largement les luttes pour l'émancipation sociale des femmes dans les années 1960, la complexité des relations mère-fille ainsi que les conséquences néfastes des abus sexuels ou psychologiques sur les victimes. Le film trouve un bel équilibre entre l'intime et le politique, grâce à son emploi judicieux de la voix hors-champ, qui apporte au récit des contre-points parfois durs, mais toujours justes. La mise en scène vive et la direction photo lumineuse confèrent ampleur et sensibilité à cette fresque romanesque souvent dérangeante. Face à la bouleversante et entière Virginie Efira (VICTORIA), Niels Schneider (LES AMOURS IMAGINAIRES) est sensuel et toxique à souhait.

Texte : Helen Faradji