L'avis de Mediafilm

Julie Delpy voudrait perpétuer le cliché de la Parisienne névrosée qu'elle ne s'y prendrait pas mieux. Son personnage dans LOLO semble avoir été créé à cette fin, pour le bénéfice des spectateurs d'un territoire outre-mer friand d'exotisme franchouillard et de lieux communs sur le milieu de la mode, entérinés par Karl Lagerfeld (qui fait une apparition). Ce n'est là qu'un des nombreux facteurs aggravants compilés dans cette oeuvre lourde et stridente, réalisée avec compétence mais sans effort d'imagination, sur l'amour inconditionnel d'une mère pour son enfant-roi. On est loin de 2 JOURS À PARIS, plus encore de l'excellente trilogie des "BEFORE" de Richard Linklater, que Delpy avait contribué à créer. L'ensemble est trop artificiel et vulgaire, pas assez fou et assumé, pour que les intentions de la cinéaste prennent forme. Seul élément rédempteur du film, Dany Boon offre une vraie composition au milieu d'une galerie de caricatures relevée par le charismatique Vincent Lacoste (HIPPOCRATE), mais plombée par Delpy et Karin Viard. (Texte rédigé en septembre 2015, dans le cadre du Festival international du film de Toronto)

Martin Bilodeau