Fr. 2012. Drame psychologique de Sandrine Bonnaire avec William Hurt, Alexandra Lamy, Jalil Mehenni. De passage en France, un architecte franco-américain renoue avec son ex-épouse et développe une obsession pour le fils de celle-ci, qui lui rappelle leur enfant mort dans un accident. Récit sincère et touchant sur l'impossibilité du deuil. Inconsistances psychologiques. Réalisation assurée au climat oppressant. W. Hurt poignant entouré de partenaires solides. (sortie en salle: 15 mars 2013)
De passage en France, un architecte franco-américain renoue avec son ex-épouse et développe une obsession pour le fils de celle-ci, qui lui rappelle leur enfant mort dans un accident. Récit sincère et touchant sur l'impossibilité du deuil. Inconsistances psychologiques. Réalisation assurée au climat oppressant. W. Hurt poignant entouré de partenaires solides. (sortie en salle: 15 mars 2013)
Après ELLE S'APPELLE SABINE, documentaire touchant sur sa soeur autiste, l'actrice Sandrine Bonnaire s'essaie à la fiction de façon tout aussi sincère mais un peu moins probante avec ce drame sur l'impossibilité du deuil, librement inspiré d'une anecdote familiale. En dépit d'inconsistances sur le plan psychologique et de certains développements répétitifs - quoique justifiés par le récit -, le film captive et émeut. Et ce jusqu'à son dénouement, dont la violence évoque irrésistiblement le cinéma de Maurice Pialat, le réalisateur qui avait lancé Bonnaire en 1983 dans son troublant À NOS AMOURS. La mise en scène assurée forge un climat oppressant, aliénant, qui pourra toutefois en rebuter certains. Il y avait longtemps que William Hurt (ALTERED STATES, THE END OF VIOLENCE) n'avait pas été aussi poignant. À ses côtés, Alexandra Lamy (LES INFIDÈLES) incarne avec aplomb et émotion la mère déboussolée, Jalil Mehenni se révèle très crédible en enfant candide victime des névroses des adultes et Augustin Legrand (13 TZAMETI) défend de son mieux le personnage ingrat et insuffisamment nourri du père poussé dans l'ombre.
Texte : Louis-Paul Rioux
Pierre Vavasseur - Le Parisien
Bonnaire ne fait rien pour arrondir les angles. Son cinéma est brut, franc, débarrassé des faux-semblants. La lumière est belle. Les acteurs (...) magnifiques. (...) À notre tour de ne pas tourner autour du pot: la dernière partie du film (...) est lourde, brutale, destructrice. Bonnaire n'a pas été révélée par Pialat pour rien.
Serge Kaganski - Les Inrockuptibles
On salue le courage de Bonnaire (...), mais on est désolé de ne pas être convaincu par le résultat. (...) Bonnaire consacre beaucoup de temps au chagrin incurable de Jacques, en le surlignant par une théâtralité et une musique appuyées. Trop de pathos tue l’émotion.
Jordan Mintzer - The Hollywood Reporter
Hurt fares extremely with dialogue predominantly en français (...). However, his verbal dexterity is often at odds with the film’s onslaught of grandiose emotions, which Bonnaire dishes out via countless close-ups and a soundtrack of heavy-duty orchestral compositions.
Pierre Murat - Télérama
(...) avec aplomb, Sandrine Bonnaire filme la douleur. Pas la spectaculaire, (...) mais la diffuse, celle qui est tapie dans l'ombre. (...) On devine la réalisatrice si soucieuse de bien faire qu'elle se plante, par moments. Dans quelques silences trop signifiants. (...) Elle réussit en revanche (...) à faire vivre des lieux inquiétants.
Lisa Nesselson - Screen Daily
The camera offers tight close-ups (...) and elegant movements. (...) The film explores how otherwise reasonable people can be driven to extreme behaviour. As the film advances into “How are they going to write their way out of this corner?” territory, the suspense builds to an emotional crescendo.
Christophe Carrière - L'Express
(...) Sandrine Bonnaire [aborde] frontalement la douleur avec (...) tact et (...) délicatesse. Il y a bien quelques redites et coquetteries, mais vite évacuées par la composition de William Hurt, qui joue les silences à la perfection, et celle d'Alexandra Lamy, tout en humilité et en finesse.
Sandrine Marques - Le Monde
J'ENRAGE DE SON ABSENCE (...) se singularise par une mise en scène maîtrisée. Fluide, ramassé, tout le début du film évacue les scènes inutiles avec un sens du cut qui force l'admiration. Pas de sentiments surjoués, pas de dialogues superfétatoires, la réalisatrice va au cœur de l'émotion.