Pol. 2008. Drame de Jerzy Skolimowski avec Artur Steranko, Kinga Preis, Redbad Klijnstra. Obsédé par une infirmière depuis qu'elle a été violée devant ses yeux quelques années plus tôt, un employé de crématorium s'introduit dans son appartement la nuit tombée. Récit subtil et insolite, librement inspiré d'un fait divers. Mise en scène précise. Ambiances inquiétantes soutenues par une musique prenante. Jeu étonnant et habité d'A. Steranko. (sortie en salle: 1 octobre 2010)
Obsédé par une infirmière depuis qu'elle a été violée devant ses yeux quelques années plus tôt, un employé de crématorium s'introduit dans son appartement la nuit tombée. Récit subtil et insolite, librement inspiré d'un fait divers. Mise en scène précise. Ambiances inquiétantes soutenues par une musique prenante. Jeu étonnant et habité d'A. Steranko. (sortie en salle: 1 octobre 2010)
Après une éclipse de 17 ans consacrée à peindre, écrire de la poésie et jouer dans les films d'illustres confrères (BEFORE NIGHT FALLS de Julian Schnabel, EASTERN PROMISES de David Cronenberg), Jerzy Skolimowski (DEEP END, MOONLIGHTING) revient en forme à 70 ans, avec ce drame de moeurs subtil et insolite, tourné dans les mornes paysages de sa Pologne natale. Librement inspirée d'un fait divers, cette illustration intrigante d'un cas d'amour obsessionnel prend des détours inattendus, flirtant tantôt avec l'épouvante, tantôt avec la comédie noire ou burlesque. Le profil du antihéros paumé se précise au fil de percutants flash-back sur son passé carcéral, qui le rendent paradoxalement plus attachant au fil des visites nocturnes chez l'objet de son désir. La mise en scène maîtrisée, aux ambiances inquiétantes soutenues par une musique prenante de Michal Lorenc (BLOOD AND WINE), va de pair avec l'interprétation étonnante et habitée d'Artur Steranko, sorte de Mr. Bean des pays de l'Est.
Texte : Louis-Paul Rioux
Didier Péron - Libération
(...) ni le rire ni les larmes ne sanctionnent l'aventure. Le film est sec, froid; tourné en numérique, privilégiant de grands travellings latéraux, (...) il avance par sautes nerveuses ou poussées de fièvre et le geste du cinéaste est aussi celui rageur du peintre qui cherche à déchirer la toile, pour la recoudre et lui donner une consistance (...) de peau humaine.
Jean-Luc Douin - Le Monde
Rien de légitime dans cette intrusion hors la loi, rien de malsain non plus tant les sentiments de cet intrus sont pétris de dévotion et tant ses gestes sont ceux d'un protecteur transi. Skolimowski maintient tout au long une atmosphère ambiguë qui reflète le vertige de cet impénétrable soupirant.
Pierre Murat - Télérama
Du peu qui se passe entre l'endormie et celui qui devient son domestique (...) naît un suspense trouble et diffus que Skolimowski filme avec habileté - et Dieu sait qu'il en a. Et aussi, de façon plus discutable, en moraliste, dont chacun jugera, en fait, s'il est hautain ou simplement désespéré.
Julien Welter - L'Express
Sans jamais jouer la carte du spectaculaire et de la réponse toute faite, (le film) colle à l'ambiguïté de son personnage et ose le burlesque en le montrant maladroit. (...) Une oeuvre magistrale, qui mêle avec fluidité suspense et morale.
Marie-Noëlle Tranchant - Figaro Scope
Rôdeur, voyeur, ténébreux, onirique, tantôt glauque et tantôt d'une innocence bouleversante, le film s'accorde à son personnage étrange, presque autiste, pour qui l'amour est fantasme trouble et dévotion délicate. Il nous rappelle que Skolimowski, longtemps absent des écrans, est un grand cinéaste, qui fait palpiter l'obscurité.