Can. 2003. Thriller de Rudy Barichello avec Jean-Nicolas Verreault, Isabel Richer, Pierre Lebeau. Venu vider l'appartement de sa fiancée qui s'est suicidée, un jeune homme fait des découvertes troublantes. Suspense cousu de fil blanc prenant la forme d'un lourd huis clos. Intrigue souvent prévisible au dénouement forcé. Mise en scène étouffante. Interprètes convaincus.
Venu vider l'appartement de sa fiancée qui s'est suicidée, un jeune homme fait des découvertes troublantes. Suspense cousu de fil blanc prenant la forme d'un lourd huis clos. Intrigue souvent prévisible au dénouement forcé. Mise en scène étouffante. Interprètes convaincus.
Les prémisses de ce scénario donnent bon espoir au spectateur d'avoir affaire à un suspense psychologique mystérieux à souhait et plein de rebondissements. Hélas! Le mystère qui en découle est cousu de fil blanc et les rebondissements sont prévisibles, y compris le coup de théâtre principal, dont le réalisateur vend la mèche au début lors d'une scène gratuite. Le film prend la forme d'un huis clos d'une accablante lourdeur, le héros menant son enquête dans un appartement, via le téléphone et Internet, ce qui s'avère peu propice à un traitement cinématographique excitant. De plus, la minceur du propos force les auteurs à multiplier les remplissages soporifiques (scènes érotiques, allées et venues de personnages secondaires qui contribuent peu au suspense, etc.). Comble de malheur, le dénouement «surprise» est aussi forcé que risible. L'ensemble n'est guère racheté par la psychologie confuse du héros et des relents de misogynie dans la conception des protagonistes féminines, qui se valorisent uniquement en fonction de l'amour qu'elles portent à cet homme et leur capacité à lui donner un enfant. Bien qu'elle étouffe sous l'emprise des gros plans, la mise en images demeure passable. Quant aux interprètes, ils s'acquittent de leur rôle avec suffisamment de conviction.
Texte : Martin Girard