Fr. 1998. Drame psychologique de Claire Denis avec Denis Lavant, Grégoire Colin, Michel Subor. Un adjudant qui commande d'une main ferme un peloton dans la Légion étrangère est troublé par l'attitude d'une jeune recrue rebelle. Sujet traité de façon plus poétique que réaliste. Ton introspectif. Mise en scène stylisée. Jeu très physique des protagonistes.
Un adjudant qui commande d'une main ferme un peloton dans la Légion étrangère est troublé par l'attitude d'une jeune recrue rebelle. Sujet traité de façon plus poétique que réaliste. Ton introspectif. Mise en scène stylisée. Jeu très physique des protagonistes.
Dans son dernier film, Claire Denis renoue avec l'Afrique, mais contrairement à CHOCOLAT, son premier long métrage, elle n'y relate pas ses souvenirs d'enfance. Elle s'applique plutôt à poser un regard plus poétique que réaliste sur la Légion étrangère. En ce sens, BEAU TRAVAIL est à mille lieues de BEAU GESTE. Nous sommes, en effet, bien loin de la vision idyllique de cette institution telle que nous la présentait Hollywood. A défaut d'un récit traditionnel, la cinéaste compose une sorte de collage laissant parler des images superbement éclairées, où se mêlent le rythme et la géographie des paysages et des corps, dans une mise en scène stylisée dont certaines séquences sont littéralement chorégraphiées par Bernardo Montet. De cette singulière entreprise au ton introspectif se dégage une atmosphère trouble, toute de violence et de sensualité contenues. Malgré une distribution bigarrée, les protagonistes évoluent de façon synchrone par leur jeu très physique. Les cinéphiles apprécieront le clin d'oeil à Godard et à son PETIT SOLDAT dans le retour du personnage de Bruno Forestier, interprété par Michel Subor.
Texte : Jean Beaulieu