Iran. 1995. Drame poétique de Mohsen Makhmalbaf avec Shaghayegh Djodat, Hossein Moharami, Roghieh Moharami. Le voyage d'une tribu nomade du Sud-Est de l'Iran influence le destin d'une jeune tisseuse de tapis. Film charmant au récit anecdotique. Réalisation sobre et respectueuse. Vision poétique aux couleurs éclatantes. Hymne à la vie d'une valeur ethnologique indéniable. Présence naturelle des interprètes.
Le voyage d'une tribu nomade du Sud-Est de l'Iran influence le destin d'une jeune tisseuse de tapis. Film charmant au récit anecdotique. Réalisation sobre et respectueuse. Vision poétique aux couleurs éclatantes. Hymne à la vie d'une valeur ethnologique indéniable. Présence naturelle des interprètes.
Le récit anecdotique de ce film charmant ne sert en fait que de prétexte à décrire les moeurs de la tribu nomade de Gashghai, qui effectue tous les ans un pèlerinage dans le Sud-Est du pays. Les tapis que les femmes de la tribu fabriquent au cours de leur périple, les fameux gabbehs, deviennent un symbole de ce voyage saisonnier et captent le rapport intime qui existe entre la tribu et la terre, les motifs qui y figurent variant selon les événements vécus. C'est l'aspect le mieux réussi de cet hymne à la vie où le tapis lui-même fournit le fil narratif, ce qui explique le caractère décousu de l'intrigue. Oscillant entre le documentaire et la fiction, le réalisateur hésite à resserrer son propos, mais son style sobre et respectueux favorise la contemplation des magnifiques paysages iraniens qui s'harmonisent aux couleurs éclatantes des gabbehs, tout en offrant une belle vision poétique d'un sujet surtout ethnologique. Les interprètes se fondent à l'ensemble par leur présence naturelle.
Texte : André Caron