É.-U. 1984. Drame de moeurs de Francis Ford Coppola avec Richard Gere, Gregory Hines, Diane Lane. En 1928, diverses intrigues s'entrecroisent dans un cabaret populaire du quartier de Harlem à New York. Habile mélange de numéros musicaux et de conventions du film de gangsters. Mise en scène colorée et brillante. Interprétation fort valable.
En 1928, diverses intrigues s'entrecroisent dans un cabaret populaire du quartier de Harlem à New York. Habile mélange de numéros musicaux et de conventions du film de gangsters. Mise en scène colorée et brillante. Interprétation fort valable.
Francis Ford Coppola évoque ici l'apogée du "jazz age", montrant les liens entre le showbiz et la pègre, passant de l'ivresse du spectacle à la violence gratuite en un kaléidoscope fascinant. On ne peut qu'être frappé par le soin et l'invention consacrés à cette illustration d'époque. Les images, pourtant rutilantes, semblent sortir d'un bain de sépia et le rythme de l'ensemble est fort bien accordé aux accords trépidants de la musique. Des personnages et des faits réels se mêlent à la fiction en un cocktail pétillant et le film se termine par un éblouissant morceau de bravoure. Bien qu'un peu typée, l'interprétation est fort honorable.
Texte : Robert-Claude Bérubé
Martin Girard - Séquences
Les numéros musicaux [sont] très brillamment mis en scène et éclairés. Ils (...) servent le plus souvent à lier les scènes entre elles. (...) La composition des cadres joue habilement sur la profondeur de champ, créant un dynamisme visuel où les mouvements de caméra sont mis à contribution pour explorer l'espace chorégraphiquement. Mais la grande réussite artistique du film est le traitement du son. L'utilisation de la musique crée une liaison fluide entre les scènes en jouant habilement sur les volumes sonores et en produisant une série d'enchaînements formels. (Texte paru en 1985)
Louis-Guy Lemieux - Le Soleil
Coppola ne voit, manifestement, l'Amérique qu'à travers ses gangsters, (...) ses femmes légères et autres marginaux. Heureusement, il emploie aussi dans son entreprise cinématographique des musiciens comme Duke Ellington, Harry Brooks, Roy Bergere, Sunny Clapp (...) Des trouvailles visuelles à tous les plans. Coppola, visuellement, techniquement, réinvente le cinéma. (...) Ses images, ses comédiens, sont du bonbon. Ces plus de deux heures passent comme 10 minutes. La musique est omniprésente dans le film. Le jazz pur. Les débuts du jazz blanchi mais jamais travesti. (Texte paru en 1984)
Richard Gay - Le Devoir
(...) Coppola réussit à fondre dans un même tout deux des plus grandes traditions du cinéma américain soit le film de gangster et la comédie musicale. (...) Cet aspect comédie musicale du film est d'ailleurs d'autant plus apparent quand on constate l'importance et le soin accordés aux costumes des artistes qui se produisent dans le club. Le tout servi par la photographie et les éclairages expressionnistes de Coppola qui (...) s'est inspiré des films de la Warner Brothers, de «musicals» comme FOOTLIGHT PARADE et des films de gangsters comme PUBLIC ENEMY. (Texte paru en 1984)