It. 1976. Drame psychologique de Valerio Zurlini avec Jacques Perrin, Giuliano Gemma, Vittorio Gassman. Un officier passe toute sa carrière dans une forteresse frontalière dans l'attente d'hypothétiques ennemis. Adaptation soignée du roman de Dino Buzzati. Intentions symboliques. Mise en scène d'une beauté austère. Décors impressionnants. Interprétation de classe.
Un officier passe toute sa carrière dans une forteresse frontalière dans l'attente d'hypothétiques ennemis. Adaptation soignée du roman de Dino Buzzati. Intentions symboliques. Mise en scène d'une beauté austère. Décors impressionnants. Interprétation de classe.
Le roman de Dino Buzzati posait des difficultés particulières d'adaptation à l'écran. Le comédien et producteur Jacques Perrin a quand même tenu à tenter l'entreprise avec le réalisateur de JOURNAL INTIME. Le résultat est un film d'une beauté sobre, utilisant magistralement le décor naturel d'une forteresse dénichée en Iran et décrivant avec intelligence des rites absurdes d'une vie militaire vouée à l'ennui. Une brochette d'acteurs de talent donne vie de façon convaincante aux personnages.
Texte : Robert-Claude Bérubé
Jean de Baroncelli - Le Monde
Ni Brunelin ni Zurlini n'ont réussi à rendre sensible la dimension temporelle du roman, ce flux implacable des années qui passent, toutes pareilles les unes aux autres. (...) Reste un film ample et grave, souvent très beau, solidement interprété, (...) que l'on aime malgré ses défaillances.
Jacques Perrin - La Libre Belgique
"L'oeuvre de Buzzati posait de sérieuses difficultés d'adaptation. (...) ce roman, s'il comporte un thème, n'a pratiquement pas de structure. C'est la difficulté de se mettre d'accord sur une structure cinématographique appropriée qui a pris du temps."
Jean-Pierre Allaux - La Vie
Certes, les images sont superbes, les acteurs excellents. (...) Mais en concrétisant trop les personnages, en développant leurs personnages au détriment de ce qu'ils suggèrent, [les auteurs] ont commis une erreur. (...) nous ne sentons plus le temps couler aux portes du désert, rétrécir et user les êtres.
Henry Rabine - La Croix
[Les auteurs ont inventé] des scènes (...) et des personnages (...) qui leur ont permis d'être superbement fidèles à l'esprit du livre. Mais, plus souvent, ils s'en sont tenus à la lettre, (...) reconstituant avec un soin maniaque l'univers (...) du roman, (...) dans une méticulosité sublime mais glacée.
Pierre Billard - Le Point
(...) Zurlini (...) ne se contente pas de célébrer à la Stroheim les derniers jours d'un Saint-Cyr austro-hongrois voué au service inutile. Sur ce huis-clos des galonnés passe le frisson métaphysique du récit de Buzzati. Dans [ce] "château" kafkaïen, [il] orchestre avec panache la tristesse d'exister.
Claude Fachard - Le Pélerin
Le résultat (...) est somptueux. (...) Images, costumes, décors: tout concourt au plaisir des yeux. Quant à l'interprétation, on ne voit pas qui aurait pu camper mieux que (...) Jacques Perrin le lieutenant Drogo. (...) Tous sont merveilleux. Ils portent une large part du succès [du] film.
Jean-Louis Bory - Le Nouvel Observateur
Pour filmer l'attente tendue jusqu'à l'angoisse, l'effrayant silence pascalien des "espaces infinis", Zurlini a retrouvé la souplesse attentive, la science de la couleur émotionnelle et des éclairages en huis clos avec lesquelles il avait réussi ce chef-d'oeuvre, JOURNAL INTIME.