Fr. 1949. Drame poétique de Jean Cocteau avec Jean Marais, Maria Casarès, François Périer. Un poète connaît une aventure étonnante après avoir été entraîné dans l'au-delà par la Mort. Méditation poétique sur l'amour et la mort. Conception étrange de l'au-delà. Mise en scène pleine de brio. Excellents interprètes.
Un poète connaît une aventure étonnante après avoir été entraîné dans l'au-delà par la Mort. Méditation poétique sur l'amour et la mort. Conception étrange de l'au-delà. Mise en scène pleine de brio. Excellents interprètes.
Jean Cocteau exprime ici ses thèmes favoris: le temps, la mort, la vitesse, la destinée du poète. Ce «monde» est transposé dans un style de légende où les effets féeriques sont nombreux. Maria Casarès incarne le personnage de la Mort avec une grande densité. Mais le jeu de Jean Marais paraît souvent artificiel. Même si cette oeuvre de Cocteau déroute au premier abord et exige un effort intellectuel, on ne peut nier sa réelle valeur artistique. Le fait d'être située dans la mythologie, ainsi que le traitement au merveilleux fantaisiste, atténuent la portée de cette transposition de la légende d'Orphée, dans laquelle on retrouve, en plus du pessimisme, les fausses conceptions païennes sur l'immortalité et sur l'au-delà.
Jacques Siclier - Télérama
Toutes les préoccupations personnelles de Cocteau, toutes les hantises, sont exprimées sans complaisances dans cette oeuvre dont le style glacé, épuré même dans les séquences fantastiques, a gardé tout son pouvoir de fascination.
(Texte paru en 1973)
La Rédaction - Écrans de France
Film essentiellement subjectif qui exige, à tout le moins, une grande disponibilité de la part du spectateur. La mise en scène, à nulle autre pareille, démontre les immenses possibilités qu'offre le cinéma à un poète.
(Texte paru en 1964)
M. de Saint-Pierre - Études
Il s'agit là d'un long débat poético-métaphysique sur la vie et la mort (...). On ne peut rien voir d'aussi fade ni d'aussi comiquement prétentieux. Nous nous traînons (...) dans un décor de ruines en carton-pâte et de clairs de lune pasteurisés.
(Texte paru en 1950)
Noël Simsolo - Image et Son
Si le spectateur était emporté comme sur un manège par ces sortilèges de bazar, ces manipulations d'images et ces monstres (...) d'amour, c'était parce que le cinéaste n'avait pas voulu réserver son art à l'élite (...) et s'adressait (...) à son [large] public.
(Texte paru en 1971)
Bosley Crowther - The New York Times
The music of Georges Auric is haunting, the direction is sharp and intense and the acting is (...) impressive. (...) Jean Marais makes a finely agonized subject. (...) But (...) the visuel here lacks the fascination of (...) BEAUTY AND THE BEAST.
(Texte paru en 1950)
Jean-Luc Godard - Cahiers du Cinéma
ORPHÉE, film magique où chaque image, comme l'alouette au miroir, ne renvoie qu'à elle-même, c'est-à-dire à nous. ORPHÉE, film documentaire où il est prouvé (...) une fois pour toutes que la poésie est un métier d'homme.
(Texte paru en 1964)
André Fournel - Écrans Lyonnais
Au fond, Cocteau a voulu nous décrire l'ineffable en termes réalistes et nous en imposer l'évidence par des moyens magiques; (...) cette voie est une impasse; (...) la poésie reste la poésie, elle n'est pas la mystique.
(Texte paru en 1959)
André Fraigneau - Amis du Film et de la Télévision
"Le miroir où plongent les mains d'Orphée et d'où elles déplongent nécessitait une cuve de (...) mercure. (...) ce mercure coulait sale. Il fallait le nettoyer avec des peaux de chamois, comme la surface d'une vaisselle d'argenterie." (Jean Cocteau)
(Texte paru en 1955)
Robert Pilati - L'Écran Français
Dans les décors du regretté Bérard et de d'Eaubonne, [Cocteau] accumule patiemment les sortilèges. Il y aura de la neige et des suicides (...), du désordre et des malentendus (...), des miroirs à travers lesquels passeront les anges, la mort.
(Texte paru en 1949)
Jean-Louis Tallenay - Radio Cinéma Télévision
L'oeuvre de Cocteau est un poème. (...) L'intérêt incontestable du film réside dans cet emploi nouveau du langage des images. Il ne s'agissait pas pour lui de raconter une histoire mais d'évoquer pour le spectateur un monde à part, le monde de Cocteau.
(Texte paru en 1950)