Can. 2019. Drame de Louise Archambault avec Andrée Lachapelle, Gilbert Sicotte, Rémy Girard. Une octogénaire échappée de l'asile et une jeune photographe font irruption dans la vie de deux vieillards vivant en ermites sur les rives d'un lac sauvage. Adaptation sensible du roman de Jocelyne Saucier. Récit tiraillé entre instants de grâce muets et séquences verbeuses. Soin apporté à la lumière et à la beauté de la nature. Magnifique A. Lachapelle. (sortie en salle: 13 septembre 2019)
Une octogénaire échappée de l'asile et une jeune photographe font irruption dans la vie de deux vieillards vivant en ermites sur les rives d'un lac sauvage. Adaptation sensible du roman de Jocelyne Saucier. Récit tiraillé entre instants de grâce muets et séquences verbeuses. Soin apporté à la lumière et à la beauté de la nature. Magnifique A. Lachapelle. (sortie en salle: 13 septembre 2019)
Dans une scène d'IL PLEUVAIT DES OISEAUX, le personnage campé par la magnifique Andrée Lachapelle apprend à nager dans les bras de celui joué par l'excellent Gilbert Sicotte. Cet instant de simplicité et d'intimité à ciel ouvert, par sa lumière blanche et sa caméra flottante, exprime tout le potentiel du cinéma lorsqu'on le libère de l'artifice de la parole. À preuve, cette autre scène réunissant tous les protagonistes du film dans un seul plan (à l'intérieur de la cabane du défunt peintre) qui, par son verbiage laborieux, produit l'effet opposé. Le nouveau film de Louise Archambault (GABRIELLE) se déploie entre ces deux forces contraires. C'est dire qu'on admire la beauté de la nature et des rides de ces vieillards "indignes", filmés avec une affection palpable par la réalisatrice. Et qu'on s'étonne de l'inefficacité dramatique de la quête documentaire de la photographe jouée par Ève Landry. Encore plus de la chimie inopérante entre cette dernière et Éric Robidoux. Si bien que le charme fragile de cette adaptation sensible du roman de Jocelyne Saucier opère surtout... quand les jeunes s'éclipsent. (Texte rédigé en septembre 2019, dans le cadre du Festival international du film de Toronto)
Texte : Martin Bilodeau