Bel. 2018. Drame de Guillaume Senez avec Romain Duris, Basile Grunberger, Lena Girard Voss. Son épouse ayant déserté le domicile familial sans explication, un ouvrier, père de deux jeunes enfants, obtient l'aide de sa mère et de sa soeur. Prenant drame psychologique et social. Réalisation attentive, aux forts accents de vérité. Excellents interprètes, dans des partitions largement improvisées. (sortie en salle: 9 novembre 2018)
Son épouse ayant déserté le domicile familial sans explication, un ouvrier, père de deux jeunes enfants, obtient l'aide de sa mère et de sa soeur. Prenant drame psychologique et social. Réalisation attentive, aux forts accents de vérité. Excellents interprètes, dans des partitions largement improvisées. (sortie en salle: 9 novembre 2018)
À la manière vériste des frères Dardenne (DEUX JOURS, UNE NUIT) et de Stéphane Brizé (LA LOI DU MARCHÉ), le Belge Guillaume Senez (l'inédit KEEPER) signe un drame social et psychologique prenant. Il plane également sur sa tendre chronique familiale l'ombre diffus de KRAMER VS. KRAMER et L'AVVENTURA. Victimes collatérales du combat entre l'utopie syndicale et la réalité implacable d'un monde du travail de plus en plus déshumanisé, les deux enfants nous broient le coeur. Pour les incarner, Senez a trouvé une craquante petite rouquine et un attendrissant gamin, qui semble doté d'une vieille âme. Chaque rôle est pétri d'humanité, tant l'épouse et mère démissionnaire (déchirante Lucy Debay) que la compréhensive collègue (touchante Laure Calamy). Du reste, au jeu de l'improvisation - le réalisateur tourne sans dialogue -, tout le monde excelle. En particulier Laetitia Dosch (JEUNE FEMME), bluffante de naturel et de fantaisie insolite dans ses échanges avec Romain Duris (LA CONFESSION, DANS LA BRUME). Ce dernier est plus attachant que jamais en père prolétaire maladroit mais profondément dévoué. (Texte rédigé en novembre 2018, dans le cadre du festival Cinémania)
Texte : Louis-Paul Rioux