Jonathan Cohen, les mots pour le dire

1 avril 2025
entrevue

Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan, de Ken Scott, prend l’affiche au Québec le 4 avril. Dans le rôle principal de cette coproduction France-Québec, Jonathan Cohen offre une performance touchante, nourrie par le brio de sa partenaire Leïla Bekhti. Rencontre.

Comment s’est déroulée la collaboration avec Ken Scott ?

J'ai adoré Starbuck (2011) à l’époque de sa sortie. Il y a chez Ken Scott une maîtrise de la comédie dramatique qui me touche énormément. En France, on a beaucoup essayé de le copier et on n'a pas toujours réussi. C'était assez génial de voir à quel point Ken est précis, à quel point il travaille son découpage, ses textes.

La comédie est-elle plus difficile à jouer que le drame ?

La comédie, c’est dur et exigeant, pour beaucoup de raisons. En tant qu’acteur, j’aime jouer les deux. En fait, j’aime jouer ce dont le personnage a besoin. Ken a été très précis sur ce dont avait besoin le personnage.

Comment se prépare-t-on à jouer le rôle d’une personne qui existe réellement ?

Ken et Roland [Pérez] m’ont dit très clairement que je pouvais m’approprier les choses. C’était très important pour moi de respecter l’histoire de Roland. Celle-ci me touchait beaucoup parce que sa mère ressemble beaucoup à la mienne.

Quel message le film tente-t-il de véhiculer ?

En fait, ce livre qu’a écrit Roland, et même ce film, sont une manière de remercier plus que de livrer un message. Les gens ressortent très souvent du film avec l'envie d'appeler leurs parents, pour leur dire qu'ils les aiment, pour les remercier, pour essayer de rabibocher des choses. Il y a, dans cette histoire, quelque chose qui donne envie de renouer des liens et de dire merci. J’ai fait ce film pour plein de raisons. L’une des raisons principales a été de pouvoir utiliser le rôle de Roland et ses mots pour dire merci à ma mère.

Quelle importance a eu votre partenaire de jeu, Leïla Bekhti, dans votre manière d’aborder ce rôle et cette relation à l’écran ?

Leïla est une amie dans la vie. C’est comme la famille. Au début, on avait cette peur que les gens ne croient pas à cette histoire parce qu’ils nous connaissaient sous différents aspects. Mais dans sa manière de donner vie au personnage, le doute a disparu.

Avez-vous fait face à un défi pendant le tournage ?

Ce ne sont pas des rôles confortables. Il suffit d’être un millimètre à côté et on ne croit plus à ce qu’on voit. C’est un film très exigeant dans ce qu’il demande aux comédiens. Il fallait être très vigilant et très précis, et heureusement que Ken l’est. Le défi n’est pas rien. Ce n’est pas juste de mettre un masque et de jouer.

Quelle est la suite pour Jonathan Cohen ?

J’ai fait un très beau film que j'aime énormément avec Magalie Lépine-Blondeau [L’âme idéale, sortie prévue en 2026). Elle a été une partenaire exceptionnelle. Et là, je travaille sur l'adaptation française de [la série québécoise] C'est comme ça que je t'aime. J’ai un lien très fort et très concret avec le Québec.

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