En marge de la première mondiale de Simple comme Sylvain, le 3e long métrage de Monia Chokri, Mediafilm a rencontré la cinéaste au cours d'une table ronde organisée sur la Croisette.
C’est de loin votre film le plus doux, le moins grinçant et le moins kitsch….
Oui c’est vrai, en vieillissant, on s’adoucit, on s’attendrit comme un bon steak (rires)...
Quel en a été l’élément déclencheur?
J’avais envie de raconter une histoire d’amours contrariées. En joignant mes deux obsessions: l’impossibilité de l’amour et la lutte entre les classes. Mes parents étaient très militants, c’est dans mon ADN. J’avais aussi le goût de me mettre en danger, de me critiquer. Oui, on peut avoir un discours de gauche, pour l’écologie, l’immigration, l’égalité, mais, dans notre vie, est-ce qu’on le met en pratique. Est-ce qu’on peut avoir vraiment un dialogue avec quelqu’un qui est très différent de nous?
Pour la musique, est-ce qu’il y avait une volonté de recréer les ambiances d’un certain cinéma des années 1970?
Oui et non. J’avais déjà travaillé avec Émile Sornin. Je connais son style, un peu vintage, nostalgique, et ça convenait pour le film. En fait, mon influence, c’était surtout Robert Altman, les longues focales, les zooms, les mouvements de caméra. Je pensais aussi à Love Story, un film d’amour absolument pas cynique, qui appartient à une autre époque.
Image : Photocall © Amandine Goetz / FDC