La pandémie a mis sur pause les projets de la réalisatrice d’Antigone. Elle nous raconte comment elle traverse cette période complexe. En bonus : quelques suggestions cinéma!
Comment vivez-vous le confinement en tant qu’artiste?
Avec une certaine angoisse, une anxiété pas seulement liée à ma personne et à mon travail mais à l’ensemble du milieu de la culture. J’ai peur pour lui. Je crains que plusieurs se réorientent face à toutes ces incertitudes quant à l’avenir. Pourtant, on n’a jamais eu autant besoin de la culture et des artistes, c’est un paradoxe.
Mais je crois qu’on peut profiter du temps précieux que nous offre cette période pour réfléchir à notre mode de vie, le réévaluer.
Quelles seraient vos suggestions de films ou de séries pour les lecteurs de Mediafilm?
J’ai envie d’y aller d’oeuvres québécoises car je pense qu’il est important de se soutenir et se rapprocher de nos racines artistiques et culturelles, à travers les images et l’art.
Côté films, je dirais Pour la suite du monde. C’était complètement innovant pour l’époque d’avoir ce regard d’auteur assuré appliqué au documentaire. C’est le début du cinéma vérité, les cadrages y sont magnifiques, créatifs.
Aussi, je citerais des films disponibles sur le site de l’ONF : Pauline Julien, intime et politique, La Mémoires des anges, Le Profil Amina que j’ai réalisé.
Côté séries, je conseille C’est comme ça que je t’aime, superbement écrite et jouée. Mais aussi la saison 2 de M’entends-tu?, pas seulement parce que j’y ai travaillé comme directrice photo mais parce que le texte et le jeu de Florence Longpré sont fabuleux.
Quel message aimeriez-vous passer aux cinéphiles confinés?
Qu’il y a peut-être une opportunité de se retrouver soi-même, d’explorer ce qu’il y a à l’intérieur de nous, mais aussi ce qui est proche de nous.
Il faut partir à la découverte de notre culture québécoise. La culture, c’est ce qui nous rassemble. Tout le monde devrait se la réapproprier. Qu’on vienne ou non du Québec, elle nous appartient à tous.
Le 31 août prochain marquera le 40e anniversaire de la sortie en salle au Québec de La femme de l’hôtel, premier long métrage de Léa Pool. Ce film sublime d’inspiration durassienne se fait l’écho du tout dernier film de la cinéaste d’origine suisse: Hôtel silence, qui prend l’affiche cette semaine au Québec.
S'inspirant de Belle de jour et des comédies de Billy Wilder et Blake Edwards, Caroline Vignal raconte dans Iris et les hommes les échappées belles d'une femme moderne. Rencontre.
Du 27 mars au 21 avril, la Cinémathèque québécoise sort de son cadre, normalement assez solennel, avec un cycle de projections dédié à un des créateurs de cinéma les plus drôles et les plus sous-estimés du XXe siècle: Mel Brooks.
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