La pandémie a mis sur pause les projets de la réalisatrice de Jeune Juliette qui se trouvait à Paris lorsque les mesures de confinement ont été décrétées. Elle nous raconte comment elle traverse cette période complexe. En bonus : quelques suggestions cinéma!
Comment vivez-vous le confinement en tant qu’artiste?
Je suis confinée avec mon chum et son fils, je n’ai vraiment pas à me plaindre. Quand tout a commencé, j’étais à Paris depuis trois mois, en train de préparer une télésérie.
Si le confinement avait eu lieu durant une période d’écriture, le changement aurait été moins brutal car je travaille alors de la maison et ne vois presque personne. Là, j’ai mis du temps à réaliser l’ampleur de la situation.
Quand je suis revenue à Montréal, j’ai vécu un petit choc nerveux. Pendant deux semaines, je n’ai rien fait. Maintenant, je me suis ressaisie, je commence à prendre le beat. Je me suis même remise à travailler devant l’ordinateur. Et j’ai plusieurs projets ménagers en cours! (Rires)
Quelles seraient vos suggestions de films ou de séries pour les lecteurs de Mediafilm?
Nous avons commencé Berlin Alexanderplatz, 14h de Fassbinder! Si c’est pas en confinement que je regarde ça, quand est-ce que je vais le faire? Ça change des séries Netflix et autres, c’est plus nourrissant que de regarder Sex Education ou Succession, même si celles-ci sont super bonnes. Disons que Berlin Alexanderplatz va me rester plus longtemps en tête!
Dans la même veine, je conseillerais Le Décalogue de Krzysztof Kieslowski ou bien Le Royaume, une série de Lars Von Trier que j’avais vue au CÉGEP.
Pour finir je dirais Nos meilleures années de Marco Tullio Giordana, une saga familiale italienne comme je les aime, épique et touchante. C’est du mélodrame, mais de la bonne manière. C’est impossible de ne pas embarquer là-dedans. Quand un personnage meurt, c’est comme s’il s’agissait de quelqu’un de ta famille.
Quel message aimeriez-vous passer aux cinéphiles confinés?
Comme cinéphiles, on est chanceux : on n’a jamais eu autant de temps pour voir des films!
Mais les salles de cinéma me manquent : m’y rendre, voir des gens, émerger lentement du film sur le chemin du retour. Quand les salles rouvriront, il faudra que les cinéphiles s’y précipitent, qu’on trouve tous le temps d’y aller.
(Crédit photo : Kelly Jacob)
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