À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, soulignons le travail des pionnières qui, derrière la caméra, ont été les premières à se mériter de prestigieux prix cinématographiques, dans un secteur où l’égalité des chances n'est toujours pas pleinement acquise. Depuis quelques années, les mécanismes mis en place par diverses institutions et organisations font avancer, lentement mais sûrement, la situation.
Au Québec, Lyne Charlebois fut la première à remporter le Jutra de la meilleure réalisation, en 2009 pour Borderline - dix ans après que le prix ait été créé. Depuis, Léa Pool, Louise Archambault, Sophie Deraspe et Anaïs Barbeau-Lavalette ont également décroché ce prix, rebaptisé aujourd’hui Trophée Iris.
Chez nos voisins du Sud, il fallut attendre près d’un demi-siècle pour qu’une femme soit en nomination pour l’Oscar de la meilleure réalisation. Ce fut Lina Wertmüller, en 1976, pour Seven Beauties. Depuis, parmi les six réalisatrices nominées, seules Kathryn Bigelow et Chloé Zhao ont mis la main sur la célèbre statuette dorée, respectivement pour The Hurt Locker, en 2009, et pour Nomadland, l’an dernier.
Trois ans après la création des César, Ariane Mnouchkine fut la première cinéaste à être en nomination, en 1979, pour sa réalisation de Molière. En plus de 40 ans, les femmes cinéastes ont cumulé 26 nominations. On attend toujours une gagnante…
En 1993, Jane Campion était la première réalisatrice à recevoir la Palme d’or du Festival de Cannes, pour The Piano. Si, le 27 mars, la cinéaste australienne gagnait l’Oscar de la meilleure réalisation pour The Power of the Dog (coproduit par Roger Frappier), elle couronnerait une année cinématographique où les femmes ont décroché les récompenses les plus convoitées, soit Julia Ducournau pour Titane, Palme d’or 2021, Audrey Diwan pour L’Événement, Lion d’or à Venise et Carla Simón pour Alcarràs, Ours d’or de la Berlinale 2022. Un signe que les temps changent.
Texte : Éric Fourlanty
Photo par Kirsty Griffin/Netflix © 2021
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