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2023-02-21 Martin Bilodeau

Berlinale 2023 : Conférence de presse de Steven Spielberg

« La peur de la pandémie m’a donné le courage de raconter ma propre histoire. »

Mardi, à la Berlinale, était la journée Steven Spielberg. Son dernier né, The Fabelmans, encore inédit en Allemagne, est projeté en soirée au Berlinale Palast, en présence du cinéaste à qui le festival rend hommage en lui attribuant l’Ours d’or d’honneur.

Quelques heures plus tôt, le très sympathique magicien du 7e art a rencontré la presse, dans la salle de conférence bondée du Hyatt. En forme et très disert (il a même prolongé les échanges au-delà de l’heure prévue), Spielberg a raconté la genèse de son plus récent film, parlé des rencontres qui ont marqué sa vie et inspiré ses films, évoqué avec grâce et générosité mille et un sujets. Voici ce qu’il avait à dire…

… sur l’inspiration

« Les forces du cinéma qui m'ont saisi quand j'étais petit, je les ai encore, toutes ces décennies plus tard. À chaque fois que je tombe sur un scénario qui me plaît ou que j’ai une idée pouvant être transposée au cinéma, cette excitation surpasse tout ce qui s’est produit dans ma vie, à l’exception peut-être de la naissance de mes enfants. »

… sur la pandémie

« Alors que j’avais plus de temps à moi que jamais, la pandémie m’a donné l’occasion de prendre une grande respiration et de me demander: “Y a-t-il un film que je n’ai pas encore fait?” [...] Dans les dernières années de sa vie, ma mère me disait souvent: “Quand vas-tu te décider à raconter notre histoire? Je t’ai donné tant de bonne matière.” Ce souvenir est remonté à la surface, ainsi que la peur du vieillissement et de ma propre mortalité. En résumé, la peur de la pandémie m’a donné le courage de raconter ma propre histoire. »

… sur le cinéma comme thérapie

« Enfant, j’ai été traumatisé par l’éclatement de ma famille. Ceci fait en sorte que j’ai été attiré vers des projets comme Empire of the Sun, sur la guerre qui sépare un garçon de ses parents. Je suis certain que si mes parents n’avaient pas divorcé, je n’aurais jamais choisi de réaliser ce film. »

…sur son directeur-photo, Janusz Kaminski

« Je cherchais un caméraman pour tourner Schindler’s List. J’ai vu à la télévision Wildflower, un téléfilm réalisé par Diane Keaton. J’ai été très impressionné par la photo de ce film, et son usage audacieux, dans les mêmes plans, de couleurs chaudes et froides. Sa palette contrastée m’a fasciné. Je l’ai engagé pour faire un pilote pour ABC, et j’ai été aussi impressionné par le résultat. Je lui ai demandé s’il avait déjà tourné un film en noir et blanc. Il m’a répondu qu’en Pologne [d’où il vient], les écoles de cinéma ne tournent qu’avec la pellicule en noir et blanc, parce qu’elle est moins chère. Notre rencontre était un mariage rêvé et il dure depuis 30 ans. »

… sur François Truffaut

« J’ai travaillé avec lui pendant quatre mois sur Close Encounters of the Third Kind. Certaines des idées qui m’ont amené à faire E.T. viennent de lui. Il venait de faire L’argent de poche, et avait adoré travailler avec des enfants. Il m’a dit: “Toi qui as un coeur d’enfant, tu dois faire un film “wiz keedz” [Spielberg imitant l’accent de Truffaut]. »

…sur Stanley Kubrick

« Nous nous sommes rencontrés à l’époque où il préparait The Shining et moi, Raiders of the Lost Ark. Il m’a invité à dîner chez lui et nous sommes restés très proches jusqu’à sa mort. Je suis honoré de l’avoir connu. Le seul film sur lequel nous avions envisagé de travailler ensemble, c’était A.I. Artificial Intelligence [que Spielberg a finalement tourné seul en 2001]. Avec mes producteurs, nous sommes actuellement en train de monter le financement d’une mini-série en sept épisodes sur la vie de Napoléon, basée sur le scénario original de Stanley. »

…sur son film préféré

« Je sais que c’est un cliché, mais mes films sont comme mes enfants, je n’ai pas de préféré. Je peux cependant vous dire que Jaws a été le plus difficile à faire. Pendant longtemps, le plus émotif pour moi a été Schindler’s List. Maintenant, c’est The Fabelmans. C’était un film difficile pour moi parce qu’il contient des instants traumatisants. Les recréer m’a demandé un grand investissement émotionnel. »

…sur la prochaine étape

« La production de West Side Story et l’écriture de The Fabelmans se sont superposées pendant un temps. Si bien que pendant quatre ans, j’ai été accaparé par ces deux projets. Aussi vrai que je suis assis devant vous, je ne sais pas du tout de quoi sera fait mon prochain film. »

Photo : Martin Bilodeau

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