L'avis de Mediafilm

D'entrée de jeu, un constat s'impose: Barbara Serafian, sublime et nuancée, porte MOSCOW BELGIUM sur ses épaules. De fait, le film du Flamand Christophe van Rompaey, qui nous fait pénétrer dans un univers proche de celui de Rainer Werner Fassbinder, est centré sur le regard, fermé au tout début, ouvert à la fin, de cette actrice formidable, qui rappelle d'ailleurs la Barbara Sukowa des beaux jours. Le scénario documente la transition subliminale survenue dans le coeur de cette maman de classe moyenne, qui hésite entre l'aventure avec un prince imparfait mais exalté et le confort rassurant de la continuité conjugale. Certes, le récit n'évite pas quelques revirements dramatiques facétieux, mais l'équilibre entre l'intrigue sentimentale et la peinture sociale (piquée d'instants comiques) ne s'en trouve jamais compromis. À l'image, la caméra intrusive du cinéaste nous fait passer du gris au soleil, suivant l'état d'esprit de l'héroïne qui prend des couleurs, à tous égards, au fil du récit mis en scène avec énergie et un sens du détail qui forcent l'admiration.

Martin Bilodeau