L'avis de Mediafilm

En 2001, dans son documentaire DOGTOWN AND Z-BOYS, Stacy Peralta racontait de l'intérieur l'aventure de ces jeunes rebelles issus d'un quartier miteux qui ont réinventé l'art du «skateboard», premièrement grâce à l'apparition des roues en uréthane qui permettent une plus grande adhérence et une plus grande liberté de mouvement, deuxièmement en transposant sur le béton et le bitume les techniques du surf et enfin, à la faveur d'une sécheresse en Californie, en jouant les casse-cou dans les piscines creusées vides. On retrouve tous ces éléments dans LORDS OF DOGTOWN, scénarisé par Peralta, mais de façon beaucoup plus simplifiée, voire superficielle, alors que certains acteurs essentiels de cette épopée manquent à l'appel. On a donc droit à un récit plutôt conventionnel, dans lequel les tribulations familiales et sentimentales des protagonistes sont abordées sans grande conviction. La première partie du film s'avère excitante et spectaculaire, générant une énergie contagieuse. En revanche, lorsque l'équipe se dissout à cause de l'appât du gain, le récit fait du surplace et perd de son intensité dramatique. La mise en scène n'est cependant pas en cause, la réalisatrice Catherine Hardwicke (THIRTEEN) adoptant un style réaliste et un rythme nerveux fort appropriés, tout en livrant une très crédible reconstitution d'époque. Au surplus, les jeunes acteurs offrent une interprétation correcte.

Louis-Paul Rioux