Le Grand voyage
Le Grand voyage
L'avis de Mediafilm
Ce premier long métrage du cinéaste français d'origine marocaine Ismaël Ferroukhi possède de nombreux aspects autobiographiques. Par contre, le réalisateur n'a jamais pris part au long périple de son père jusqu'à la Mecque, ce qui lui permet de donner à son récit une forme plus poétique, allant jusqu'à insérer des personnages de nature fantomatique. Ce huis clos sur fond de paysages d'une grande puissance évocatrice, rappelant les meurtrissures de la guerre ou la solitude liée aux étendues désertiques, favorise le rapprochement de deux personnages différents, voire hostiles, mais liés par le sang. Leurs incompréhensions s'aplanissent pour laisser place à un véritable dialogue père-fils, toujours d'une grande pudeur. La figure paternelle que compose avec force l'acteur marocain Mohamed Majd, aux abords détestables, s'humanise à mesure que progresse ce difficile pèlerinage. Pour le spectateur non musulman, ce personnage possède parfois les allures d'un guide, décrivant les rituels de sa religion et confiant les convictions profondes qui animent sa foi. Le contraste est saisissant avec Réda, d'une nature rebelle, solidement adapté à sa terre d'accueil, qui illustre avec acuité l'écart séparant deux membres d'une même famille.
Synopsis
Fils cadet d'une famille d'immigrés marocains établie à Aix-en-Provence, Réda évite tout contact avec son père, islamiste convaincu, alors que lui est parfaitement intégré à la société française. À cause d'une bévue commise par son frère aîné, Réda se voit contraint d'accompagner son père en pèlerinage à La Mecque, un voyage qui ne peut se faire qu'en voiture. La perspective de le côtoyer pour un périple de 5000 kilomètres est loin d'enchanter le jeune homme, d'autant plus que l'incompréhension est mutuelle, le père refusant de parler français avec son fils alors que ce dernier questionne sans cesse la ferveur religieuse du vieil homme. Après bien des embûches dans les Balkans et en Turquie, les voyageurs réussissent à atteindre l'Arabie Saoudite, mais ils ne sont pas au bout de leurs peines.
Année
2004Genre
Drame psychologiqueDurée
108 min.Origine
FranceInformation
Classification
Genre
Drame psychologique
Année
2004
Durée
108 min.
Réalisation
Pays
France
Distribution
TVA-Films
Récompenses
Venise, Lion du futur pour la meilleure première oeuvre, 2004