L'avis de Mediafilm

Toujours à la recherche de sujets croustillants (FETISHES, HEIDI FLEISS: HOLLYWOOD MADAM), Nick Broomfield effectue cette fois une enquête sur les circonstances de la mort de Kurt Cobain, tournée à sa façon habituelle, soit avec une équipe légère et de nombreuses interventions de sa part à l'écran. Le cinéaste tente bien de cerner la personnalité de Cobain, notamment en interrogeant sa tante qui révèle l'enfance malheureuse et les tendances suicidaires de son neveu. Mais bien vite, KURT & COURTNEY prend l'allure d'un plaidoyer pour la liberté d'expression souvent teinté d'ironie, en réponse aux manoeuvres d'intimidation de Love pour empêcher le film de voir le jour. Car bien que le cinéaste ne croit pas en la thèse du complot, plusieurs rumeurs apparaissant trop extravagantes ou vindicatives, il aura entre temps tracé un portrait dévastateur mais trop partial, voire tendancieux, de la veuve de Cobain. Ces excès de journalisme jaune ont hélas pour effet de desservir un document par ailleurs souvent fascinant et révélateur d'un certain milieu.

Louis-Paul Rioux